Un vin millénaire
Le Prosek est un vin sucré et les raisins doivent sécher au soleil. Andrò Tomic est un des plus célèbres viticulteurs de Croatie. En 2013, lorsque le pays a rejoint l’Union Européenne, c’est déjà lui qui avait expliqué la différence entre le Prosecco et le Prosek devant le Parlement européen pour sauver la tradition dalmate.
L’Union européenne avait à l’époque rejeté la demande croate.
"Le Prosek existe depuis plus de deux mille ans ! Depuis que la vigne existe en Dalmatie, on produit du vin et depuis qu’on produit du vin, on produit du Prosek", affirme Andrò Tomic. "Le Prosek est notre fierté, retirer le Prosek à la Dalmatie c’est comme lui retirer la mer !"
Les Croates affirment aussi que le Prosek est produit en quantité infime par rapport au Prosecco. Et pourtant, la demande de protection du Prosek a provoqué une levée de boucliers de l’autre côté de l’Adriatique.
Luca Zaia, gouverneur de Vénétie est parti en croisade. "Nous n’acceptons pas cette situation, la plus grande dénomination du monde doit être protégée et l’Europe doit nous protéger, pas le Prosek !", estime l’élu de La Ligue. "C’est une situation incroyable. C’est comme si l’Union européenne disait aux Français qu’à partir de demain, tout le monde peut utiliser le mot champagne ! Je tiens à rappeler que si le champagne produit 450 millions de bouteilles, nous produisons plus de 600 millions de Prosecco, et maintenant l’Europe risque de nous forcer à accepter le nom Prosek comme une nouveauté à protéger ! Il n’en est pas question !"
En 2007, l’Italie avait été contrainte à renoncer à son "Tocai", un vin blanc du Frioul, au profit du Tocai hongrois, un vin sucré. Les viticulteurs Italiens ne comprennent donc pas pourquoi l’Europe n’impose pas cette fois à la Croatie de changer le nom du Prosek !