JO d'hiver - Pékin 2022

Contrôles et démarches administratives, à Tokyo la patience est la nouvelle discipline olympique

De contrôles en vérifications, rentrer sur le territoire japonais ressemble à un véritable parcours du combattant.

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Par David Bertrand

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le vol entre Vienne et Tokyo aura duré 10h45, soit un peu moins longtemps que le temps qui s’est écoulé entre la sortie de l’avion à l’aéroport de Narita et l’arrivée à l’hôtel au centre-ville de la capitale nippone, pourtant distants d’à peine une soixantaine de kilomètres.

C’est que le Japon impose des conditions d’entrée sur son territoire très strictes, alors qu’un nouvel état d’urgence est entré en vigueur ce lundi. Les dizaines de milliers de ressortissants étrangers (athlètes, membres des délégations, officiels, journalistes, techniciens…) qui sont sur le point de rejoindre l’île doivent donc s’armer de patience pour obtenir leur accréditation, sésame obligatoire à la couverture du plus grand événement sportif de l’année.

A côté de deux tests PCR négatifs effectués dans les 96h qui précèdent l’arrivée sur le territoire – procédure à laquelle on est désormais habitués – une kyrielle de formalités administratives et de documents à remplir, sur application et en version papier, parfois les mêmes sur deux supports différents. Nouveau test à la sortie de l’avion, QR codes générés par une application de localisation à faire scanner tous les 50 mètres et ces dizaines de bénévoles, au sourire et à la gentillesse qui font oublier la lourdeur des démarches, qui vérifient encore et encore ce que d’autres viennent à peine de valider. Une fois la douane franchie et les bagages récupérés, eux aussi préalablement minutieusement reniflés par des chiens pisteurs, la patience dont il a fallu s’armer fait vite place à la frustration de ne pas pouvoir se déplacer librement.

Pendant 2 semaines, aucune liberté de mouvement

Pendant les 14 premiers jours de leur présence sur le territoire nippon, les étrangers qui débarquent au Japon ne sont en effet pas libres de leur mouvement. Interdiction de se promener en rue, d’utiliser les transports en commun ou d’interagir, même à distance, avec la population locale. Toutes proportions gardées, on se croirait… en Corée du Nord. Dans le hall des arrivées de l’aéroport, on vous accompagne jusqu’à la porte des toilettes tout en vous interdisant d’acheter un rafraîchissement ou un petit truc à grignoter à la librairie du coin. Les déplacements se font dans des bus officiels, un système de navette censé garantir l’imperméabilité de ce qu’il convient d’appeler " le tube olympique ", ce circuit fermé (et composé des hôtels, des stades, du village des athlètes et des sites olympiques) dans lequel évoluent les acteurs des Jeux, à distance respectable de la population locale.

Une situation bien différente de l’Euro et du Tour

A l’hôtel, les restrictions sont d’application également. Pas de bar, ni de restaurant, room service indisponible, distribution de " breakfast boxes" identifiées par numéro de chambre à consommer sur le coin de son lit avant d’entamer sa journée… Seule permission autorisée, une sortie quotidienne de 15 minutes, avec enregistrement dans un registre et contrôle par un vigile, à l’épicerie du coin pour faire le plein de casse-croûte et de boissons. Des conditions strictes alors que la quasi-totalité des ressortissants étrangers qui arrivent au Japon pour les Jeux sont vaccinés en plus d’être testés à outrance. Et qui contrastent avec les images des tribunes pleines à craquer dans les stades qui ont récemment accueilli l’Euro ou des routes du tour de France elles aussi noires de monde.

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