Monde

Convoi de la liberté : interdictions à Paris, Bruxelles, Gand, ou Vienne

Des manifestants anti-restrictions sanitaires bloquent la voie au pont Ambassador entre le Canada et les Etats-Unis à Windsor, dans l'Ontario, le 9 février 2022

© Geoff Robins

Par AFP

Alors que la contestation contre les mesures sanitaires continuait de s'étendre jeudi au Canada, les interdictions du "convoi de la liberté", ce mouvement, inspiré par la grogne des camionneurs canadiens, se multiplient à travers le monde. 

En Europe, les autorités ont pris les devants: des rassemblements prévus pour la fin de semaine ont été interdits, notamment à Paris et Bruxelles.

En Belgique, la ville de Gand a également décidé d'interdire le passage du convoi sur son territoire. Un groupe de manifestants avait vraisemblablement l'intention de circuler à travers la ville samedi après-midi pendant près de deux heures. Cela devait faire office de test en préambule de l'action nationale prévue à Bruxelles.

 

Après Paris : bruxelles interdit les camions du Convoi de la Liberté

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Paralyser la ville

"Je ne vais autoriser aucun convoi sur l'ensemble du territoire de la ville", a confirmé jeudi le bourgmestre de Gand, Mathias De Clercq (Open Vld). "En raison de l'interdiction à Bruxelles, les manifestants risquent de se rabattre sur Gand et je ne veux pas paralyser notre ville."

La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) avait également annoncé que des contrôles aux frontières seraient menés dans l'objectif de filtrer les camions issus de ces convois.

En Autriche, la police a également interdit les convois, alors que plusieurs centaines de véhicules avaient prévu de converger vendredi vers le centre de Vienne ainsi qu'à proximité d'un grand parc public.

En Nouvelle-Zélande, aussi

En Nouvelle-Zélande, où des manifestants anti-vaccin sont rassemblés depuis trois jours près du Parlement à Wellington, des heurts ont éclaté jeudi entre la police et les manifestants. Plus de 120 personnes ont été arrêtés.

Les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser ce rassemblement et en particulier démanteler le campement impromptu installé près du Parlement. Des centaines de campings-cars et de camions avaient bloqué mardi le quartier du Parlement à Wellington; la plupart sont partis après 24 heures, mais un noyau dur est resté, déterminé à s'y maintenir "aussi longtemps que nécessaire".

Au Canada, l'économie touchée

Avec le blocage d'un troisième axe frontalier avec les Etats-Unis, la contestation contre les mesures sanitaires au Canada continuait de s'étendre jeudi.

Quatre jours après le blocage du pont Ambassador, entre l'Ontario et Detroit, aux Etats-Unis, qui perturbe déjà l'industrie automobile des deux côtés de la frontière, un autre axe a été ciblé par les manifestants canadiens, qui sont dans les rues depuis bientôt deux semaines.

Les manifestants ont en effet décidé de frapper maintenant l'économie en paralysant certaines voies commerciales essentielles. Plusieurs usines des constructeurs automobiles Ford, Stellantis et Toyota en Amérique du Nord ont dû temporairement fermer ou fonctionner à capacité réduite en raison des blocages.

Près de 2,5 millions de camions empruntent le pont Ambassador chaque année. Plus de 25% des marchandises exportées entre les Etats-Unis et le Canada y transitent.

"Nos entreprises du secteur de l'automobile, de l'industrie et de l'agriculture en ressentent les effets", a condamné jeudi la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer.

"Il est temps de lever le blocus"

Le mouvement s'étend sur les routes et semblait dans une impasse dans les rues de capitale fédérale Ottawa, a constaté une journaliste de l'AFP.

Des centaines de camions bloquent toujours les rues, installés devant le Parlement et les bureaux du Premier ministre Justin Trudeau, qui a qualifié mercredi ces blocages d'"inacceptables" et de menace pour l'économie.

La police a toutefois annoncé jeudi être parvenue à "négocier le départ" d'une vingtaine de camions dont certains dans le centre-ville. Mais la plupart des camionneurs répètent qu'ils ne bougeront pas.

Jeudi matin, la chef intérimaire du Parti conservateur du Canada, Candice Bergen, jusqu'ici soutien du mouvement, a appelé les manifestants à cesser leurs actions et à rentrer chez eux. "Je crois qu'il est temps de lever le blocus pour le bien de l'économie", a-t-elle déclaré au parlement.

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