La ministre fédérale du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal, Zakia Khattabi (Ecolo) est au cœur des négociations à Glasgow ; elle fait même partie du pool de négociateurs estampillés Union européenne. Sur les prolongations, la ministre fédérale paraphrase une expression souvent entendue en Belgique : il n’y a d’accord sur rien tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout.
"C’est trop tôt pour voir de quoi on va parler dans ces prolongations tant les choses sont imbriquées. Le cœur du sujet, c’est le financement climatique et cette nuit, tout le travail a été concentré sur ce sujet. C’est comme un jeu de domino. Quand ce domino tombera, tout tombera", analyse Zakia Khattabi. La ministre poursuit : "Le cœur, c’est notre solidarité avec les pays du Sud ("lost and dammage", pertes et préjudices). Ces pays n’ont pas la même responsabilité que les nôtres dans le changement climatique mais ils en subissent le plus lourd tribut".
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C’est là que le bât blesse, ces pays du sud ne se contenteront plus de promesses. Ils veulent que les Parties (Etats signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique) mettent réellement la main au portefeuille soit une mobilisation conjointe de 100 milliards de dollars chaque année, entre 2020 et 2025 et une négociation pour l’avenir, après cette date.
Or, comme l’indiquait récemment l’OCDE. L’Organisation pour la coopération et le développement économiques, ce financement était de 80 milliards en 2019. Et l’organisation non gouvernementale Oxfam estime, au regard des engagements actuels, que "les pays riches ne tiendront pas leur promesse et n’atteindront que 93 à 95 milliards de dollars par an d’ici à 2025, cinq ans après la date fixée. Cela signifie que les pays vulnérables pourraient se voir privés de 68 à 75 milliards de dollars au total au cours de cette période de six ans". Bref, l’enjeu est important.