La Région wallonne dispose d’un plan climat depuis 2019. Le gouvernement wallon a bien revu à la hausse l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais il n’a pas encore concrètement fixé les mesures pour y parvenir. On sait que la reconstruction de la Wallonie, notamment après les inondations de cet été ira de pair avec plus d’attention portée aux performances énergétique et à la durabilité, par exemple. Pour le reste, beaucoup de choses doivent encore être précisées. Le travail a été confié à un panel de citoyens. Ceux-ci ont d’abord écouté les avis et recommandations de plusieurs acteurs, tels que les fédérations d’entreprises, les syndicats, les associations environnementales, les acteurs sociaux de lutte contre la pauvreté et la précarité. A charge ensuite pour le panel citoyen de proposer des mesures concrètes à mettre en œuvre pour amener la Région wallonne sur le chemin de la réduction des émissions de CO2. Le gouvernement wallon devrait faire la synthèse de ces propositions et trancher dans le courant de l’année 2022.
"On peut décerner à la Wallonie un carton assez vert par rapport à l’ambition, mais on est encore en expectative par rapport à la concrétisation de cette ambition annoncée dans la déclaration de politique régionale. Le travail reste à faire au niveau des politiques à mettre en œuvre, à concrétiser, à budgétiser", estime Noé Lecocq, d’Inter-Environnement Wallonie, "alors qu’au niveau flamand l’ambition est un peu moindre, mais les mesures commencent à être concrétisées de manière un peu plus claire", ajoute Noé Lecocq.
Ainsi, du côté wallon, les intentions ont déjà été énoncées. Par exemple, des stratégies existent en matière de mobilité ou en matière d’habitat mais il reste souvent à savoir comment on les mettra en œuvre. "Par exemple la stratégie de rénovation votée par le gouvernement prévoit d’instaurer une obligation de rénovation dans certains cas, par exemple quand on achète un bien, on serait obligé de le rénover jusqu’à un certain point, c’est dans la stratégie du gouvernement. Par contre, ce n’est pas encore, a priori, discuté pour le plan énergie climat 2030", souligne Arnaud Collignon.
Du côté des associations environnementales, on rappelle aussi les pistes qui pourraient être suivies. "Pour la Wallonie ou pour la Flandre, on a le fameux stop béton. On a un étalement urbain catastrophique parce qu’il rend les populations dépendantes à la voiture", rappelle Arnaud Collignon qui souligne que le politique, bien que conscient du problème ne parvient pas à changer les plans de secteur, par manque de courage ou parce qu’il se heurte à une population peut encline à modifier ses habitudes. Autre secteur où il y a encore du travail à accomplir, celui de la rénovation des bâtiments à l’horizon 2050. "ll n’y a pas encore les mesures concrètes, si ce n’est les primes qui ont existé et qui sont réformées régulièrement, mais qui sont insuffisantes pour atteindre les objectifs de long terme dans le bâtiment", souligne Noé Lecocq.
Même chose en matière de mobilité. Il y a bien, dans l’accord de gouvernement wallon, une intention d’adapter la fiscalité des véhicules, mais rien n’est encore concrètement décidé. On attend aussi de voir quelles mesures pourraient être prises pour réduire la part de la voiture dans les transports et augmenter les parts des autres modes de transport, transports en commun, vélo, etc.