Comment réparer les dégâts liés aux changements climatiques ? C'est une des grandes questions qui a traversé la COP 27. Raison pour laquelle, dans l'accord final, il y a cette idée de créer un fonds dédié aux 'pertes et préjudices'. Une notion dont s'empare la philosophie, qui apporte une réponse claire sur les états qui devraient payer les pots cassés comme l'explique Maxime Lambrecht, docteur en droit, chercheur en éthique et chargé de cours à l'UCLouvain.
Les négociations climatiques se concentrent généralement sur deux grands piliers : l’atténuation et l’adaptation. L’atténuation c’est s’attaquer aux causes, donc réduire les émissions. L’adaptation c’est se préparer aux conséquences, par exemple ériger des digues pour prévenir la montée des eaux.
Mais les impacts du réchauffement climatique sont déjà bien présents aujourd’hui, comme on l’a particulièrement vu cette année 2022, avec les terribles inondations au Pakistan qui ont provoqué 1700 morts et 8 millions de personnes déplacées, mais aussi de catastrophiques inondations au Nigeria, au Tchad, ou la sécheresse et la famine en Ouganda, dont on a beaucoup moins parlé. Les pertes et préjudices ce sont donc les impacts qui sont déjà là ou qui sont inévitables, et auxquels il va falloir remédier.
Lors de cette COP27, les pays développés ont enfin accepté de traiter sérieusement cet enjeu qui avait toujours été abordé avec de gigantesques pincettes jusqu’ici.