COP27

COP27 : les réactions des associations suite à l’accord sur le fonds pour les pertes et préjudices

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Par Belga, édité par Anthony Roberfroid

L’établissement d’un fonds consacré aux pertes et préjudices des pays en développement face au changement climatique acté dans la décision finale de la COP27 était "un signal politique indispensable pour que la diplomatie climatique ait encore un sens dans notre monde secoué par les événements météorologiques extrêmes". C’est en ces termes qu’a réagi dimanche matin le CNCD-11.11.11, le Centre national de coopération au développement.

L’organisation se réjouit que la solidarité internationale soit parvenue à franchir les portes des salles de négociations.

Il reste cependant encore beaucoup de travail et les défis sont grands, prévient le CNCD-11.11.11. "Mais n’oublions pas d’où nous venons sur cette question et prenons cette étape comme un jalon pour faire en sorte que la justice climatique ne soit pas qu’un slogan mais bien le cœur des relations internationales", conclut la coupole d’ONG.

Le fonds, "une victoire majeure, s’il est correctement financé", réagit Oxfam à la COP27

Du côté de chez Oxfam, ce fonds consacré aux pertes et préjudices est une "victoire majeure" pour les pays et les communautés concernés, qui le réclamaient depuis 30 ans. Ce fonds doit cependant être correctement financé, prévient l’ONG.

"Au regard de l’urgence, ce fonds doit devenir fonctionnel au plus vite. Et les pays riches, principalement responsables du réchauffement de notre planète, doivent mobiliser dès maintenant d’importantes ressources pour aider les pays vulnérables", exhorte l’organisation luttant contre les inégalités.

Tout comme d’autres ONG, Oxfam se dit profondément préoccupé par l’incapacité des pays à s’entendre sur la sortie des énergies fossiles. "Le monde se dirige à ce stade vers un réchauffement catastrophique de 2,8°C à la fin du siècle. Les pays riches, en particulier les États-Unis et les pays de l’Union Européenne, n’ont pas assumé leur juste part de responsabilité", assène-t-elle.

Enfin, l’organisation attire l’attention sur les précédentes promesses non tenues. "Non seulement les pays riches n’ont pas tenu leur promesse de fournir 100 milliards de dollars annuels pour le financement de l’action climatique des pays du Sud, mais ils ont en plus bloqué un texte imposant qu’ils compensent leurs manquements passés", déplore-t-elle ;

"Tandis que les besoins se chiffrent en centaines de milliards, le moins que les pays riches auraient dû faire est de fournir une feuille de route claire sur le financement des 600 milliards de dollars promis entre 2020 et 2025", conclut Oxfam.

La Coalition Climat salue "une avancée historique" mais regrette "beaucoup de surplace"

Avec la création d’un fonds pour les pertes et préjudices, la décision finale de la COP27 "donne un signal fort pour les pays les plus vulnérables", estime la Coalition Climat, saluant "une avancée historique" et "un grand pas en avant pour la justice climatique".

L’ASBL nationale, qui réunit plus de 90 organisations de la société civile belge, juge toutefois qu’il "manque malheureusement encore de nombreuses décisions importantes". Et la Coalition Climat de citer la sortie des énergies fossiles, qui n’a pas été obtenue. "La sortie des combustibles fossiles reste une fois de plus l’occasion manquée de cette COP. Il n’y a pas eu de progrès de ce côté. Et ce malgré le soutien de nombreux pays du Sud et du Nord. Ce qui est positif, cependant, c’est que les pays ont engagé des discussions pour travailler ensemble sur des solutions concrètes dans tous les secteurs pour les années à venir", analyse la Coalition.

"L’écart avec l’objectif de 1,5°C reste préoccupant. Chaque année compte, et cette COP n’a pas apporté l’élan attendu. Une coopération immédiate et à grande échelle est nécessaire pour lutter contre la crise climatique", insiste le président de la Coalition Climat, Nicolas Van Nuffel.

Par ailleurs, la décision de la COP27 reconnaît, "et c’est la première fois", souligne l’ASBL, "le droit à un environnement propre, sain et durable". Mais d’un autre côté, d’autres thématiques sont peu ou pas abordées comme celles des marchés de carbone ou en matière de justice de genre.

Le texte final affirme le droit des enfants et des jeunes à participer structurellement aux processus climatiques. Cela leur crée plus d’espace pour faire valoir leurs demandes. Ce qui manquait encore cruellement à cette COP27. Il est également positif que la COP27 ait décidé de travailler sur une transition juste dans les années à venir, même si la définition reste ambiguë. Elle est pourtant claire :"elle doit impliquer l’autonomisation des travailleurs et des travailleuses, le respect des droits du travail, et la protection sociale universelle", conclut la Coalition Climat.

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Journal télévisé du 20/11/2022

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