Corinne Diacre peut-elle résister face à l’insoutenable pression de ses cadres en équipe de France?

Ce n’est pas la première fois que Corinne Diacre est déjà sous pression. Car le mal est beaucoup plus profond et dure depuis quasiment le début de son mandat à la tête des Bleues. Et à nouveau, ce sont des cadres importants de l’équipe de France qui se mettent en retrait.

Avec des choix controversés et imprévisibles, Diacre a déjà fait pas mal parler d’elle ces dernières années. Notamment avec Gaëtane Thiney, Eugénie Le Sommer (effacée des plans de Diacre depuis avril 2021), Amandine Henry (mise en retrait par la sélectionneuse fin 2020 à la suite de ses critiques contre le management) ou encore Sarah Bouhaddi. Ces joueuses phares de l’équipe de France il y a quelques années, en ont fait les frais tour à tour. Un choix à chaque fois justifié par Diacre avec une volonté de "choix du moment" au profit de "l’équilibre entre jeunesse et expérience".

Il n’y a pas que des joueuses qui ont fait les frais des choix de la T1. Ses deux derniers adjoints n’ont pas fait long feu, eux non plus, et Diacre a finalement décidé… de se passer d’un N.2 : elle travaille avec un premier cercle composé d’un préparateur physique et d’un entraîneur des gardiennes. Ce staff resserré tranche avec les habitudes des internationales dans leurs clubs.

Autres faits reprochés à Diacre, son système de jeu et la mauvaise ambiance qui règne au sein du groupe. Selon l’Equipe, "plusieurs joueuses ont avoué qu’elles avaient rarement le sourire à leur retour de sélection. De plus, le Tournoi de France s’est déroulé dans un climat pesant, sans ligne directrice et sans fond de jeu avec des errements tactiques."

Et celle qui fut la première femme aux commandes d’un club professionnel français, à Clermont (Ligue 2) entre 2014 et 2017 à continuer à faire des choix qui posent questions. Notamment ces derniers jours avec la convocation de Kheira Hamraoui, en manque de temps de jeu au Paris SG et en froid avec Diani et Katoto. Sondée par l’AFP sur ce retour en début de rassemblement, Diani s’était abstenue de tout commentaire "pour éviter d’être vulgaire".

Ce vendredi, la Fédération française a directement réagi et rappelle "qu’aucune individualité n’est au-dessus de l’institution équipe de France". Mais l’instance va bien se saisir du cas de Corinne Diacre mardi lors d’un comité exécutif dédié à l’avenir de Le Graët. Une réunion en forme de tournant, pour le foot français comme pour sa sélection féminine.

Si Diacre possède encore quelques soutiens au sein de l’équipe, les langues continuent cependant de se délier. Malgré une prolongation jusqu’aux Jeux de 2024, Diacre pourra-t-elle être mise dehors à quelques mois du mondial ? Se passer de ses meilleures joueuses à la Coupe du monde serait risqué. Mais la FFF ne veut pas non plus se retrouver prise en otage par les joueuses.

Si la T1 françaises résiste encore, ses derniers résultats pourront jouer en sa défaveur. Avec une identité de jeu reprochée par les frondeuses et des résultats qui ne suivent pas face aux grandes nations, le temps presse pour tout un pays qui attend enfin un titre international avec sa génération talentueuse.