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« Coriolan » de William Shakespeare, pouvoir et trahison au Théâtre des Martyrs

© Gael-Maleux

Par François Caudron via

C’est sans doute l’une des pièces les plus sombres de William Shakespeare. " Coriolan " retrace l’ascension fulgurante et la chute d’un chef de guerre redoutable, écrasé sous les rouages de la machine politique. Mise en scène : Jean-Baptiste Delcourt. Représentations du 7 au 18 mars au Théâtre des Martyrs à Bruxelles.

Coriolan est un personnage historique. La pièce se déroule en 493 avant Jésus-Christ dans le décor fantasmé de la Rome antique. Comme souvent chez Shakespeare, tout commence par une succession d’évènements hors du commun. Rome est menacée. La cité doit faire face à une famine inouïe. Plusieurs émeutes éclatent dans les rues tandis qu’aux portes de la ville, on aperçoit une armée ennemie en approche.

En jeune chef militaire impétueux, Caïus Martius (Coriolan) se distingue sur les champs de bataille. A son retour victorieux, il se présente aux élections consulaires et espère gouverner en chef légitime. Mais Rome à cette époque est une jeune république. De nouveaux tribuns, élus par le peuple, voient d’un mauvais œil l’arrivée au pouvoir d’un nouveau tyran potentiel. Ils agissent dans l’ombre pour faire basculer le scrutin.

Cette défaite sur le terrain politique n’est que le début d’une longue et lente descente aux enfers. Coriolan est un personnage brutal et orgueilleux que la soif de pouvoir mènera à la trahison. La tragédie de William Shakespeare nous entraîne dans les rouages de la machine politique. Elle éclaire un monde où la rhétorique prime sur l’art du combat.

Le chœur du public

De sa voix caverneuse, Soufian El Boubsi campe le personnage de Coriolan. Il évolue au centre d’un décor aux matériaux bruts qui rend compte de toute la brutalité du texte de William Shakespeare. La mise en scène de Jean-Baptiste Delcourt offre une place privilégiée aux spectateurs. Les comédiens s’adressent au public comme s’ils tentaient de convaincre les foules. Le public se métamorphose, devient plèbe, Sénat et armée.

" C’est le drame de Coriolan. Il n’est pas l’homme de la bonne époque. Il est trop entier pour faire de la politique. […] Mais comment traite-t-on une foule au théâtre ? C’est la raison pour laquelle j’ai monté la pièce. J’ai voulu confronter les points de vue. "

Jean-Baptiste Delcourt au micro de François Caudron

Entretien avec Jean-Baptiste Delcourt autour de Coriolan de William Shakespeare

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