C’est sans doute l’une des pièces les plus sombres de William Shakespeare. " Coriolan " retrace l’ascension fulgurante et la chute d’un chef de guerre redoutable, écrasé sous les rouages de la machine politique. Mise en scène : Jean-Baptiste Delcourt. Représentations du 7 au 18 mars au Théâtre des Martyrs à Bruxelles.
Coriolan est un personnage historique. La pièce se déroule en 493 avant Jésus-Christ dans le décor fantasmé de la Rome antique. Comme souvent chez Shakespeare, tout commence par une succession d’évènements hors du commun. Rome est menacée. La cité doit faire face à une famine inouïe. Plusieurs émeutes éclatent dans les rues tandis qu’aux portes de la ville, on aperçoit une armée ennemie en approche.
En jeune chef militaire impétueux, Caïus Martius (Coriolan) se distingue sur les champs de bataille. A son retour victorieux, il se présente aux élections consulaires et espère gouverner en chef légitime. Mais Rome à cette époque est une jeune république. De nouveaux tribuns, élus par le peuple, voient d’un mauvais œil l’arrivée au pouvoir d’un nouveau tyran potentiel. Ils agissent dans l’ombre pour faire basculer le scrutin.
Cette défaite sur le terrain politique n’est que le début d’une longue et lente descente aux enfers. Coriolan est un personnage brutal et orgueilleux que la soif de pouvoir mènera à la trahison. La tragédie de William Shakespeare nous entraîne dans les rouages de la machine politique. Elle éclaire un monde où la rhétorique prime sur l’art du combat.