Coronavirus

Coronavirus : 90% de la population mondiale partiellement immunisée, mais la pandémie sévit toujours

Covid-19 : Immunité partielle de la population mondiale

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Au moins 90% de la population mondiale a désormais "un certain degré d’immunité" contre le coronavirus, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais les données sous-estiment la propagation du virus et les chiffres pourraient devoir être multipliés par cinq dans certains pays. Le manque de surveillance et de tests favorise dès lors les conditions pour de nouveaux variants. La phase d’urgence de la pandémie n’est donc pas terminée, estime l’OMS.

Une immunité à géométrie variable

90% de la population immunisée cela signifie, explique Yves Van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital Saint Pierre à Bruxelles, "qu’il y a mise en présence du virus soit par le contact naturel, soit par le vaccin". Comme le souligne l’OMS, la difficulté, c’est le manque de données, comme pour l’Afrique qui dispose de peu de relevés fiables sur la présence du virus dans différents pays. "On est donc là avec des estimations à la grosse louche".

Pour ce spécialiste des maladies infectieuses, "on parle d’immunité partielle pour les gens qui ont reçu une ou deux doses de vaccin, comme en Chine, ou pour des gens qui ont été infectés il y a un an et demi et qui pourraient très bien être infecté à nouveau avec un nouveau variant".

De nouveaux variants toujours possibles

Une immunité insuffisante est un terrain plus favorable à la multiplication du virus, ce qui entraîne l’apparition de nouveaux variants aptes à infecter d’autres personnes. "Il reste là un lit dans lequel la multiplication virale peut être plus importante que dans les pays qui ont une bonne protection par de multiples vaccinations",

Ce sont souvent les pays qui présentent une immunité insuffisante qui dispose d’une surveillance très faible de l’apparition des nouveaux variants. Et si un nouveau variant y apparaissait, il pourrait se multiplier sans que l’on s’en doute, envahir d’autres parties du monde et n’être repéré que lorsqu’il apparaît en Europe ou aux Etats-Unis.

Impossible de prédire le futur

Tous les responsables qui suivent l’évolution de la pandémie au jour le jour s’accordent pour dire que l’on reste dans l’incertitude concernant l’évolution du virus. Va-t-on vers un statu quo dans la virulence du virus ou bien une autre mutation est-elle possible ? "C’est totalement un grand point d’interrogation et c’est une des raisons pour lesquelles les firmes qui produisent le vaccin contre le Covid-19 doivent rester prêtes à saisir l’émergence d’un nouveau variant pour fabriquer le plus rapidement possible un vaccin efficace", explique Yves Van Laethem.

A l'instar de la grippe saisonnière, qui révèle parfois des surprises désagréables avec de lourdes conséquences, comme en 1968 ou 1958, le coronavirus pourrait donner un variant plus agressif ou qui ciblerait des personnes différentes, les jeunes et les adultes en bonne santé. Pourrait-il, au contraire, s'amenuiser, voire disparaître ? Seul l'avenir le dira.

Toujours les mêmes précautions

Le vaccin, et ses doses de rappel, reste important car il permet de développer une immunité et de relancer l'immunité naturelle que nous avons, mais qui diminue assez vite avec le temps, après 3 ou 4 mois. "Heureusement", souligne Yves Van Laethem, "l'immunité concernant les formes les plus sévères du Covid-19 persiste plus longtemps mais après 6 mois, une partie de la population reste plus fragile vis-à-vis de l'infection".  

Les mesures de précaution basique, comme le port du masque pour les personnes les plus fragiles et dans les lieux publics fermés, restent importants. 

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