En Belgique, on ne dispose pas de données d’âge relatives cette fois aux hospitalisations. "Nous nous tournons donc vers les données de la France", tweete Covidata en poursuivant son raisonnement. "L’âge moyen des hospitalisations est relativement stable autour de 70 ans. Il y a eu un léger rajeunissement d’un an peu après la rentrée, mais rattrapé depuis." Conclusion pour la France : "La proportion des tranches d’âges dans les hospitalisations en France semble aussi assez constante dans le temps."
Reste que, chez nous, la grande difficulté, pour cerner la situation des campus universitaires et de la propagation du virus parmi les plus jeunes, réside aussi dans le recensement des cas. Comme expliqué ce lundi soir dans l’émission CQFD (La Première), "les autorités sanitaires répertorient les cas en fonction du lieu de domicile et pas de résidence. Autrement dit, un étudiant domicilié chez ses parents mais résidant à l’université, s’il est testé positif, sera comptabilisé dans la commune du domicile familial."
La difficulté d’obtenir des données précises
Les universités se contentent dès lors d’additionner les déclarations spontanées des étudiants contaminés. L’UCLouvain compterait ainsi 600 étudiants positifs, sur ses six campus. Cela représente environ 2% des inscrits, ce qui est dans la moyenne des autres universités.
Selon les autorités, "on peut estimer qu’il y a un fort taux d’incidence dans la population étudiante", concède Julie Chantry (Ecolo), bourgmestre de d’Ottignies-Louvain-la-Neuve (Ecolo), pointant du doigt les soirées. Celle-ci regrette d’ailleurs de ne pas pouvoir disposer de données plus précises.
Fin septembre, toutefois, le centre de crise l’expliquait avec insistance : le virus continue de progresser, principalement chez les jeunes. A cette période, la moitié des contaminations (près de 1500 par jour en moyenne) concernaient des jeunes de moins de 33 ans.
Les adolescents et les jeunes adultes sont surtout à plaindre
Dans la DH de ce week-end, Bernard Devos, le délégué général aux droits de l’enfant a regretté les discours stigmatisant la jeunesse. "Depuis le début de cette crise, les adolescents et les jeunes adultes sont surtout à plaindre", dit-il.
Il ajoute : "La jeunesse, c’est le moment des expériences et des découvertes et ça demande de la mobilité et la possibilité de faire des rencontres. C’est crucial. Il n’y a rien d’étonnant à ce que certains jeunes adoptent des conduites qui ne sont pas adéquates vu les conditions. Je pense notamment aux étudiants qui sont privés de fêtes et de baptêmes alors que ces moments sont des rites de passage importants."
Bernard Devos déplore un conflit de générations. "Chaque génération estime que la suivante est plus bordélique et moins respectueuse que la sienne. Les jeunes constituent des boucs émissaires traditionnels dans une société", dit-il, tout en accusant nombre d’adultes d’avoir également négligé les règles de base en matière de gestes barrières.