Les responsables allemands ont décidé jeudi d’imposer de sévères restrictions aux non-vaccinés et ouvert la voie à une obligation vaccinale pour les personnels soignants afin d’endiguer l’emballement de la pandémie de Covid-19 dans le pays.
"Nous avons besoin de mettre rapidement un frein à la hausse exponentielle" des nouvelles infections et de l’occupation des lits en soins intensifs, a déclaré la chancelière sortante Angela Merkel, au terme d’une réunion de crise avec les chefs de gouvernement régionaux, compétents en matière sanitaire.
La rencontre s’est tenue alors que le nombre de nouvelles infections a bondi de 65.371 en 24 heures, selon les données de l’institut de veille sanitaire Robert Koch (RKI), du jamais vu depuis le début de la pandémie.
La quatrième vague de pandémie, qualifiée de "hautement dramatique" par la dirigeante sur le départ, a frappé la première économie européenne en pleine vacance de pouvoir, avec d’un côté le gouvernement d’Angela Merkel chargé d’expédier les affaires courantes, tandis que les trois partis SPD, Verts et Libéraux négocient pour former un nouvel exécutif début décembre.
Mais le virus, "cela lui est égal", a constaté celle qui va passer les rênes du pays après 16 ans au pouvoir, lors d’une conférence de presse.
"Mesures particulières"
Dans le détail, les dirigeants ont préconisé de limiter drastiquement la vie sociale des non-vaccinés.
Des mesures les visant sont déjà en vigueur dans les régions les touchées. Elles vont être étendues à l’ensemble du territoire.
La règle dite du "2G", qui autorise seulement les vaccinés ("geimpfte") et les guéris ("genesene") à accéder à des lieux publics comme des restaurants ou salles de concert sera appliquée dès que le seuil d’hospitalisation dépasse trois malades du Covid pour 100.000 habitants, ce qui est déjà le cas dans douze des seize Etats régionaux du pays.
Selon cette disposition, la présentation d’un test négatif ne suffit plus si la personne n’est pas vaccinée.
Lorsque le seuil d’hospitalisation dépasse la valeur de six, les vaccinés et les guéris devront, en plus de leur certificat, avoir un test négatif pour accéder à une liste d’établissements. Des fermetures de magasins, restaurants ou bars dans les régions ne sont pas exclues en dernier recours.
En revanche les écoles resteront ouvertes, mais les élèves soumis à des tests réguliers.
Les responsables ont aussi décidé un retour massif au télétravail partout où cela est possible et une obligation de pass sanitaire dans les transports et sur le lieu de travail.
L’accès aux centres de soins ou maison de retraite pour les visiteurs et les personnels soignants ne sera accordé que sur présentation d’un test de moins de 24 heures, y compris pour les personnes vaccinées ou guéries.
Signe de l’urgence qui sévit dans le pays, les dirigeants ont décidé d’introduire une vaccination contre le Covid-19 obligatoire pour le personnel des hôpitaux et maisons de retraite, ce à quoi le gouvernement d’Angela Merkel s’était jusqu’ici refusé.
Mais le calendrier d’application de cette mesure est encore flou.
"La vaccination est et reste le moyen de sortir de la pandémie", ont insisté les responsables allemands, encourageant vivement les indécis à faire preuve de "solidarité" et à sauter le pas.
La vaccination a vocation à devenir obligatoire pour les footballeurs professionnels, ont-ils encore annoncé.