L'inspection de santé anversoise a commencé dimanche à prendre contact avec les personnes revenues de l'étranger et dont on suspecte la présence d'une souche variante dans l'échantillon du test de dépistage du coronavirus. Ces nouvelles démarches, annoncées dimanche par le ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, débutent donc sans attendre.
Si le système fonctionne bien depuis Anvers, il sera étendu à tout le pays, a expliqué dimanche Herman Goossens, professeur en microbiologie à l'université d'Anvers et qui dirige son laboratoire de microbiologie médicale. Herman Goossens est également à la tête de la task force chargée du dépistage, dans le cadre de la gestion de la pandémie de Covid-19 en Belgique.
Toute l'Europe est quasi en zone rouge
Pour toutes les personnes revenant de zone rouge (soit quasi toute l'Europe, actuellement) après plus de 48h hors du pays, il est actuellement obligatoire de se placer immédiatement en quarantaine, durant 7 ou 10 jours en fonction du résultat des tests de dépistage. La quarantaine est d'autant plus essentielle si la personne revenue au pays est porteuse d'une variante du virus potentiellement plus contagieuse, comme celle qui circule au Royaume-Uni.
C'est ce qui a poussé M. Vandenbroucke (sp.a) à demander ce nouveau système. Pour savoir avec certitude qu'une souche variante du virus est présente, il faut effectuer une analyse du génome, qui demande plusieurs jours, explique-t-on dimanche au cabinet du ministre. Mais avec certains tests PCR, on peut déjà avoir une indication.
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C'est ce qu'indique également le microbiologiste Emmanuel André (KULeuven) sur Twitter: "Le variant qui s'est imposé au Royaume-Uni peut être fortement suspecté avec la PCR utilisée par les laboratoires de la plateforme nationale mise en place par le SPF Santé publique et les universités". Emmanuel André ajoute qu'une analyse de séquençage, quant à elle, est complexe et prend une semaine. Elle est également utile, pas pour une surveillance en temps réel, mais pour "permettre d'évaluer l'impact de certains événements (ex: retour de vacances) ou de certaines interventions" et pour "suivre au plus près l'évolution et l'introduction de nouveaux variants du virus", explique-t-il, toujours via Twitter.