Coronavirus en Belgique : grâce à la vaccination, jusqu’à neuf fois moins d’hospitalisations chez les personnes vaccinées chez les 18-64 ans

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Par Lavinia Rotili

Ce vendredi 5 novembre, le commissaire corona du gouvernement, Pedro Facon, s’est exprimé devant les médias pour apporter quelques éclaircissements sur les effets de la vaccination sur la situation épidémiologique en Belgique. Une démarche similaire avait été réalisée fin octobre : cette fois, Sciensano et le Risk Assessment Group reviennent avec des chiffres mis à jour. L’objectif était de montrer quelle est l’influence de la vaccination sur les contaminations, les admissions à l’hôpital et celles en soins intensifs.

Pedro Facon a tout d’abord mis en exergue un point méthodologique important : il faut savoir que lorsqu’on compare l’incidence du virus entre les personnes vaccinées et les non-vaccinées on compare des groupes qui ne sont pas toujours comparables.

En effet, il s’agit de personnes avec des profils sociodémographiques différents, et, facteur important aussi, les vaccinés estiment souvent qu’ils peuvent prendre plus de risques puisqu’ils se sentent plus protégés.

En ce sens, Pedro Facon a voulu rappeler que le nombre et la nature des contacts que les vaccinés ont une influence, eux aussi, sur la circulation du virus. "Il faut rappeler que quand la circulation du virus est plus élevée, le virus circule davantage aussi parmi les vaccinés, bien que moins fort".


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Point presse sciensano du 5 novembre 2021: l'impact de l'efficacité vaccinale (introduction, méthodologie) -Pedro Facon

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Pour les 18-64 ans, "l’incidence est double chez les personnes non vaccinées"

Le premier aspect analysé concerne l’influence de la vaccination sur les infections. Pour Sciensano, la vaccination est réellement efficace pour la tranche d’âge comprise entre 18 et 64 ans : "l’incidence est double chez les personnes non vaccinées", explique Pedro Facon.

De même, l’analyse des données permet de voir que les infections et les clusters diminuent considérablement chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans. Le commissaire corona parle de "huit fois plus d’infections chez les personnes non vaccinées". Cela permet également d’expliquer pourquoi les clusters sont moins nombreux dans les écoles secondaires que dans les primaires.

Ce qui est intéressant en matière de tranches d’âge, c’est que chez les personnes plus âgées (65 ans et plus) et vaccinées, l’incidence est moins forte que dans le reste de la population adulte. Elle pourrait être liée à une diminution des contacts. Pourtant, cette incidence reste "en nette augmentation".


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Point-presse sciensano du 5 novembre 2021: de l'impact de l'efficacité vaccinale (les chiffres) -Pedro Facon

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Admissions à l’hôpital : jusqu’à neuf fois moins d’hospitalisations chez les personnes vaccinées

En ce qui concerne les admissions à l’hôpital, Pedro Facon rappelle que pour 14% des personnes hospitalisées, on ne dispose pas d’informations sur le statut vaccinal.

Pour le reste des données, celles-ci montrent qu’au niveau national, le vaccin est véritablement efficace. Au total, dans la tranche des personnes âgées de 18 à 64 ans, on a jusqu’à neuf fois moins d’hospitalisations chez les personnes vaccinées. Parmi les patients hospitalisés de moins de 55 ans, note Pedro Facon, on compte davantage de personnes non vaccinées. Pour celles et ceux âgés entre 65 et 84 ans, c’est trois fois moins d’hospitalisations si on a reçu ses deux piqûres.

Pour les seniors (85 ans et plus), la différence entre vaccinés et non-vaccinés est moins forte. La cause est à rechercher essentiellement dans le profil de cette catégorie, plus fragile et caractérisée par des comorbidités.


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En ce sens, Sciensano révèle qu’entre le 21 octobre et le 3 novembre, on a connu 2023 nouvelles hospitalisations : 64% des personnes étaient vaccinées et 36% d’entre eux ne l'étaient pas ou n’avaient pas reçu la deuxième dose. Ces chiffres permettent de mieux comprendre l’analyse : la plupart des personnes hospitalisées (61%) sont âgées de plus de 65 ans : 82% d’entre eux sont vaccinés. Cela s’expliquerait également par le fait que dans cette catégorie, on a des taux de vaccination plus élevés (et donc, plus de probabilités de retrouver des personnes vaccinées hospitalisées, ndlr).

Cette proportion descend drastiquement chez les plus jeunes : les 45-65 ans représentent seulement 22% des hospitalisations : parmi eux, 56% ne sont pas vaccinés. Chez les 18-44 ans, qui représentent 11% des hospitalisations, 67% d’entre eux ne sont pas vaccinés.

© Capture d’écran

14 fois moins d'admissions en soins intensifs pour les personnes vaccinées

La dernière partie de l'analyse concerne les admissions en soins intensifs : ici, d'un point de vue méthodologique, cela vaut la peine de mentionner que les effectifs, à savoir le nombre sur lequel on se base, est trop petit. Cela demande donc une certaine prudence dans les interprétations. Sciensano estime toutefois que ces chiffres doivent rester public dans un souci de transparence. 

De manière globale, la vaccination réduit de 14 fois les admissions en soins intensifs pour les personnes vaccinées pour la tranche 18-64 ans. Les patients âgés de moins de 55 ans qui se trouvent aux soins intensifs sont majoritairement des non vaccinés. 

Lorsque l'âge augmente, on voit que pour les 65-84 ans, compte 4,5 fois moins d'admissions en USI chez les personnes vaccinées. Pour les seniors âgés de plus de 85 ans, on est à deux fois moins d'admissions. Encore une fois, la présence de comorbidités joue son rôle. 

En chiffres absolus, 367 personnes ont été admises aux soins intensifs du 21 octobre au 3 novembre. Pour 17% d'entre eux, aucune information concernant le statut vaccinal n'était disponible. Pour le reste, 54% de ces individus sont vaccinés, alors que 46% ne le sont pas. 


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Presque la moitié des admissions en soins intensifs concernent des personnes âgées de plus de 65 ans. Parmi ceux-ci 78% sont des personnes ayant une vaccination complète. En dessous de 65 ans, ce sont majoritairement des personnes non vaccinées qui ont été admises aux soins intensifs. 

"La vaccination a aidé à améliorer la proportion de personnes hospitalisées et qui doivent être admises en soins intensifs, détaille Pedro Facon. Lorsqu'on compare les données de la troisième et de la quatrième vague, on voit qu'au printemps 2021, on avait proportionnellement plus de personnes qui, une fois hospitalisées, arrivaient ensuite aux soins intensifs". Cet effet positif peut être attribué à la vaccination, selon le commissaire corona. 

En ce sens, le ratio entre les personnes infectées et les nouvelles hospitalisations a évolué au fil du temps: "Auparavant, une augmentation de 100 % d’infections entrainait une augmentation de 53 % d’hospitalisations. Actuellement l’estimation est de 35 %", précise Pedro Facon. 

© Capture d'écran Sciensano

Testing et gestes barrière restent importants

Face à cette évolution et à une importante augmentation des contaminations, Pedro Facon et Karine Moykens, Présidente du comité interfédéral Tracing et Testing ont, encore une fois, rappelé l'importance des gestes barrière et du testing.

Pour rappel, un outil permet d'obtenir un code pour effectuer un test covid sans devoir passer par son médecin généraliste.

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