Concernant la situation en Chine, Yves Van Laethem estime que le pays est prisonnier de la rigidité de sa réponse qui au départ avait un sens mais plus actuellement. "On est devant quelque chose qui passe à peu près partout. Et se braquer est voué à l’échec".
Faut-il pour autant laisser circuler le virus et s’occuper des cas graves ?
"Je pense que l’on ne peut pas faire autrement parce que le variant n’est pas suffisamment dangereux en lui-même pour bloquer la société avec les dégâts économiques, psychiques et autres que l’on a pu constater. Je pense qu’il faut gérer la situation de manière beaucoup plus souple et la Chine demeure extrêmement rigide."
Sommes-nous mieux protégés en Europe parce qu’une grande partie de la population a contracté le virus (60-80%) ?
"Prenons l’exemple de la Belgique ? Officiellement 4 millions de personnes ont été testées positives. On peut doubler ce chiffre et donc 60 à 80% des Belges ont contracté le virus. Et puis la vaccination telle que pratiquée chez nous est de meilleure qualité que celle qui est en Chine."
Concernant les tests, testons-nous trop peu comme le souligne l’OMS, obligeant à piloter à l’aveugle ?
"On teste beaucoup moins en effet. En Belgique, on effectue 20-30.000 tests par jour. C’est un piège car c’est ainsi que l’on peut repérer les cas. On comprend la fatigue des pays. Il est impossible d’avoir une politique de testing aussi intense que celle d’application il y a quelques mois. On a une vision indirecte de l’épidémie au travers des hospitalisations. On voit que là tout diminue de l même manière. Vu le type de variant que nous avons pour l’instant. Ce type de pilotage suffit."
Le coronavirus est-il encore fort présent actuellement en Belgique ?
"Oui, il est encore là, il circule. On a encore plusieurs milliers personnes officiellement contaminées chaque jour. C’est quelque chose qu’il ne faut pas oublier. On n’est pas dans une situation comme la grippe, où elle disparaît pendant quelques mois. On a toujours un bruit de fond. C’est trop tôt pour dire que le coronavirus est comme une grippe, il faut encore quelques mois au moins."
D’autant que le coronavirus continue de provoquer des cas graves ?
" Oui, il faut rappeler que l’on peut faire ces fameux long-covid qui sont handicapants pendant plusieurs semaines et mois, même si l’on n’est pas hospitalisé. Et il y a malgré tout toujours une vingtaine de personnes qui décèdent tous les jours, la plupart liées au Covid en tout cas."
Sommes-nous prêts à affronter une nouvelle vague ?
"Les plans sont là. Et on espère que ces plans-ci seront plus rapidement d’application et efficaces que ceux que nous avions il y a deux ans. On est prêts à réagir. Les plans sont là pour la vaccination, pour le matériel nécessaire en cas de nouvelle vague, même si les modèles montrent un horizon calme, au moins jusqu’à l’été."
Une nouvelle vague à l’automne ?
"C’est impossible à savoir. Tout le monde prendra ses précautions et aucun pays ne renoncera à une vaccination à l’automne de manière à éviter les écueils des deux années précédentes."