Rédiger un certificat était jusqu’à présent la responsabilité exclusive des médecins. Voir les pharmaciens délivrer eux aussi des certificats suscite chez les généralistes des réactions mitigées, à l’image du docteur Lawrence Cuvelier, vice-président du GBO, le Groupement belge des omnipraticiens : "d’un côté, c’est une bonne nouvelle parce que cela va nous décharger d’un nombre important de consultations qui n’avaient pas beaucoup d’intérêt. Nous étions assaillis de patients qui venaient juste réclamer un certificat médical avec un test positif à la main, cela nous faisait perdre un temps précieux que nous aurions préféré consacrer à des malades nécessitant vraiment une visite ou une consultation."
"Mais d’un autre côté, si tout le monde commence à rédiger des certificats, cela ne va pas non plus. Les médecins ne s’accrochent pas à des privilèges mais déléguer la rédaction des certificats à d’autres mène à une dilution des responsabilités. Je trouve donc que cette mesure ajoute de la confusion, j’ai l’impression qu’on gère un problème important de manière anarchique. Il faudrait en fait réorganiser globalement le système des certificats. Nous revendiquons d’ailleurs la suppression des certificats médicaux de courte durée, nous estimons que la parole du malade doit suffire. De toute façon, comment voulez-vous vérifier qu’un patient souffre vraiment du dos, de la tête ou du ventre ? Il y a pénurie de médecins, il faut les soulager de tâches inutiles. "