Des responsables politiques et des médecins, dont le célèbre généticien français Axel Kahn, ont regretté ce mercredi un excès de prudence dans la campagne de vaccination en France, jugée trop lente par rapport aux autres pays européens.
"L’Allemagne est déjà à plus de 42.000 vaccinés, le Royaume-Uni à 900.000 et la France à moins de 200 ! Après les masques, les tests et l’isolement, un nouvel échec serait terrible", a alerté le patron des sénateurs LR (droite) Bruno Retailleau sur Twitter, en demandant au gouvernement de "rendre public le calendrier de vaccination des Ehpad (maisons de retraite) par département".
La stratégie prudente du gouvernement "n’est pas adaptée à une situation qui est très périlleuse", a souligné pour sa part, sur la radio Europe 1, Axel Kahn, qui est aussi président de la Ligue nationale contre le cancer, alors même, dit-il, qu’il y a en France entre 30 et 35% de "vaccino-sceptiques".
Alex Kahn a appelé à cibler les "personnes terriblement hésitantes". "Il faut certainement leur apporter la vérité et la transparence, mais également de l’enthousiasme", a ajouté ce scientifique, reprochant à l’exécutif d'"avancer à tout petit pas".
Avec cette attitude, "on va les convaincre qu’en effet, si on va si lentement, c’est qu’on n’est pas sûr de soi et qu’il y a un danger", observe-t-il.
"Il faut protéger le peuple français et les personnes fragiles. Et faire vacciner les soignants en priorité", a ajouté le généticien, lui-même décidé à se faire vacciner "le plus tôt possible".
Scepticisme français
Sur les trois premières journées de la campagne de vaccination lancée dimanche en Europe, moins de cent personnes ont été vaccinées en France, alors que l’objectif est d’arriver à un million d’ici la fin février.
"On n’est pas parti pour un 100 mètres mais pour un marathon" et une "montée en puissance", ont expliqué des responsables au ministère de la Santé. "Face à un très fort scepticisme dans la population française, nous avons fait le choix de prendre le temps nécessaire pour installer cette vaccination", avec notamment des consultations longues pour expliquer son bien-fondé, selon le ministère.