Pour l’épidémiologiste Yves Coppieters, des protocoles comme ce pass sanitaire sont nécessaires et suffisants, du moins à court terme. "Avec la pénétration du variant Delta, la reprise des activités sociales et des flux de populations, les contaminations vont de toute façon reprendre. Toutefois, ce n’est pas le secteur des boîtes de nuit qui en sera moteur. Des clusters peuvent en émerger, notamment en cas de présence de super-contaminateurs ou d’une mauvaise application des protocoles ".
Ce fut le cas aux Pays-Bas, où plusieurs foyers se sont déjà déclarés à la suite de sorties en discothèque. 189 personnes ont ainsi contracté le Covid après une soirée samedi dernier.
"Les échecs des Pays-Bas ou de l’Espagne ne doivent pas être une raison pour freiner les choses. Contamination ne veut pas dire maladie ni formes graves, encore plus pour un jeune public". Yves Coppieters est persuadé que "toute activité encadrée peut être à moindre risque. Sans encadrement, les fêtes se feront de façon sauvage et là sont les véritables risques".
Toutefois, la prudence reste de mise. Actuellement, en France, on s’inquiète d’un rebond de l’épidémie. Le taux d’incidence du Covid a pratiquement doublé chez les jeunes au cours de la dernière semaine, sous l’impulsion du variant Delta. Il représente aujourd’hui 40% des contaminations du pays. "Le risque d’une quatrième vague rapide est là", annonçait d’ailleurs ce mercredi Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement français.
Le taux d’incidence est de 24,6 nombres de cas par semaine pour 100.000 habitants. Un taux en hausse, de 31,4% en 7 jours. On compte en moyenne 2297 cas par jour, soit une augmentation de 32,2% par rapport à la semaine précédente.
Une tendance à la hausse dans les chiffres en France, qui s’observe également en Belgique où le variant Delta est désormais aussi dominant.
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"Le variant Delta ou l’augmentation des contaminations à l’échelle de la population ne doivent pas être la raison de sanctionner un secteur, d’autant plus lorsque des protocoles de protections peuvent être mis en place pour sa réouverture", ajoute Yves Coppieters, qui espère que "le prochain CODECO permettra d’envisager cette possibilité".
En Belgique, bien qu’une soirée test, ait eu lieu il y a quelques jours à Bruxelles, le secteur de la nuit est toujours à l’arrêt. Alexander de Croo avait assuré, il y a quelques semaines, que le sujet serait bientôt abordé.
Le prochain comité de concertation est prévu le 16 juillet.