Vu l’inquiétante dégradation de la situation épidémiologique dans notre pays, un nouveau comité de concertation a lieu ce vendredi matin. Un tour de vis est attendu. Il y a 10 jours, les membres du GEMS, le groupe d’experts qui conseille les autorités demandaient déjà des mesures plus fortes. Cela veut-il dire qu’on a perdu 10 jours dans la lutte contre la quatrième vague ? Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid et membre du GEMS, interrogé sur La Première, estime qu’on a "probablement sous estimé l’adversaire".
Il faut maintenant agir. On a enregistré un record absolu de cas lundi dernier, plus de 23.000 cas enregistrés. Il va falloir gérer tous ces cas, travailler sur nos capacités de testing : "Ça reste un des grands problèmes, c’est que nous tournons à plein régime pour le testing pour l’instant. Il va être difficile de gérer ça, mais il faut absolument le faire. Il ne faut pas perdre la bride et lâcher le cheval fou, donc il faut au maximum assurer une facilité pour le testing, assurer peut-être d’autres manières encore de pouvoir faire ces tests et assurer la possibilité d’avoir une quarantaine qui soit, pour certaines personnes, payée. Et c’est un des problèmes, c’est que dans l’industrie, entre autres, ce n’est pas toujours évident."
Les tests
Il est question de modifier le moment où le test doit être réalisé, de faire un test à J + 4 ou J + 5 au lieu de deux tests J + 1 et J + 7. "Cela permettrait en effet de diminuer par deux le nombre de tests réalisés, explique Yves Van Laethem. On frôle actuellement le maximum avec nos 100.000 tests par jour : partout, la médecine de première ligne, la médecine scolaire, entre autres, et la médecine au niveau des entreprises, est submergée par le testing."
L’école n’est plus en retrait et n’est plus le témoin de la société
Le virologue rappelle aussi la nécessité de mieux gérer la situation dans les écoles. "La médecine scolaire est dépassée, dit-il, et l’incidence dans les écoles, tant dans la partie francophone que néerlandophone du pays, est pratiquement 50% plus importante que dans le public général. Il y a donc clairement un problème. On l’a dit, cette fois-ci, avec le variant Delta, l’école n’est plus en retrait et n’est plus le témoin de la société, mais nous pensons vraiment qu’elle joue un rôle dans la transmission, et là il faut pouvoir intervenir de manière plus drastique que ce qui a été fait."
Le port du masque dès 10 ans "est toujours une option". "On l’avait dit dans le rapport. La situation dans plusieurs pays du sud de l’Europe plaide en ce sens. En Italie ou Espagne, ça s’est très bien passé depuis un an. Le taux d’infection, à l’époque, y avait remarquablement diminué grâce à cette technique."