Avec une telle stratégie, une certitude : les plus vulnérables ne s'en sortiront pas.
"On pense aux plus de 65 ans, nous dit l'épidémiologiste, Marius Gilbert, mais il y a aussi tous les autres profils à risque qui s'ignorent. On a vu tant de personnes jeunes et en bonne santé durement touchées par le virus. Et puis, à l'heure actuelle, on ne sait pas combien de temps cette fameuse immunité nous protège. Je connais des gens qui ont été contaminés, qui ont été guéris et qui sont de nouveau positifs aujourd'hui."
Jamais, dans l'histoire des pandémies, l'immunité collective n'a été utilisée pour lutter contre un virus !
Voilà pourquoi des scientifiques du monde entier s'élèvent contre la stratégie de l'immunité collective. A commencer par l'organisation mondiale de la santé qui l'a dit haut et fort : l'immunité collective n'est pas une option ! "Jamais, dit l'OMS, dans l'histoire des pandémies, l'immunité collective n'a été utilisée pour lutter contre un virus."
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Testé et désapprouvé
Tous les pays qui avaient misé sur la stratégie de l'immunité collective, au début de la pandémie, ont fait marche arrière. C'est le cas, par exemple, des Pays-Bas et de l'Angleterre.
Et, contrairement aux idées reçues, la Suède n'a jamais misé sur l'immunité collective. "C'est un mythe !", explique François Perl, vice-président du réseau "Rehabilitation International". L'épidémiologiste en chef qui gère la pandémie en Suède vient d'ailleurs de le rappeler dans plusieurs publications anglophones. " L'immunité collective n'a jamais été la stratégie poursuivie par la Suède. Ce serait beaucoup trop dangereux, il y aurait des milliers de morts et les soins de santé seraient complètement débordés. "
Certes, la Suède n'impose pas le port du masque et sa politique repose davantage sur une démarche volontariste de la population, "mais, nous dit François Perl, il ne faut pas croire que la Suède reste les bras croisés. Au contraire. Un exemple parmi d'autres: elle interdit tous les rassemblements de plus de 50 personnes tant en intérieur qu'à l'extérieur, ce qui est plus strict que les mesures actuellement en vigueur en Belgique."