Coronavirus : "La croissance d’Omicron est désormais visible en Belgique aussi"

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Par Lavinia Rotili

En cette journée de réveillon du Nouvel An, Sciensano et le centre de crise font le point sur l’épidémie de Covid-19 dans notre pays lors d’une conférence de presse.

Ce récapitulatif sur la situation arrive, qui plus est, à un moment capital. En effet, ce 31 décembre, les chiffres de l’épidémie montrent que la remontée des contaminations se confirme : la vague Omicron est désormais à nos portes, selon l’analyse que le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem effectuait sur nos antennes.

Lors de la conférence de presse, c’est toujours Yves Van Laethem qui a fait le point sur les derniers chiffres de la pandémie. Pour lui, il est clair que "la croissance rapide d’Omicron est maintenant bien visible en Belgique".

"Selon les données du 29 décembre, le variant Omicron est présent dans 72% des prélèvements typés effectués sur les patients. On dépasse les deux tiers des souches qui sont actuellement en circulation en Belgique", détaille-t-il encore. Pour l’expert, ces chiffres vont augmenter, avec une inconnue qui invite à la prudence : l’impact d’Omicron sur les soins de première et deuxième lignes (comprenez : les hospitalisations) demeure assez incertain.


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Sciensano sur le variant omicron

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Les contaminations en hausse à Bruxelles et chez les jeunes

En se penchant sur les données, il rapporte que "depuis le 26 décembre, les chiffres des contaminations sont 50% à 75% plus élevées que la semaine précédente. Dès demain, ce sera également le cas pour les moyennes hebdomadaires, qui vont afficher une croissance".

Quant aux chiffres de la dernière semaine, le porte-parole détaille que sur les sept derniers jours, on a connu en moyenne 7039 nouvelles contaminations : "Cela reste un trend négatif, de moins 6% par rapport aux 7476 contaminations moyennes de la semaine précédente". Toutefois, "ces derniers jours, on a connu, en moyenne, 13.000 nouvelles contaminations par jour. Ce chiffre va continuer à croître rapidement", notamment à cause du variant Omicron.

Le spécialiste a également précisé que la tranche d’âge la plus frappée par les contaminations est celle des jeunes. Les gens dans la vingtaine restent les plus touchés et connaissent d’ailleurs l’augmentation la plus marquée (+34%). Si on observe les cas positifs selon leur répartition géographique, on se rend compte que l’augmentation la plus importante concerne Bruxelles (+29%), suivie par le Brabant flamand (+16%). Selon Yves Van Laethem, le Brabant wallon se situe dans le même trend puisqu’il affiche un niveau de croissance nul, alors que dans les autres territoires ce niveau est négatif.

Point-presse Sciensano du 31 décembre : les chiffres du jour (Yves Van Laethem)

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Quant à Bruxelles, les raisons qui expliquent cette hausse sont multiples : selon le porte-parole, elle est due sans doute au fait que le virus prend sa place et qu’à Bruxelles, la vaccination chez les jeunes est moins importante. Sans compter que Bruxelles est une ville beaucoup plus "jeune" en termes de population par rapport à d’autres centres moins urbanisés.

Toutefois, pour l’expert, cette hausse des cas est appelée à augmenter partout. "Ceci est un point de départ qui va se généraliser. La tendance claire est à l’augmentation dans toutes les régions et chez toutes les catégories d’âge", martèle le porte-parole interfédéral. Pour l’instant, la seule exception est représentée par les enfants, sans doute parce qu’ils sont moins testés et parce qu’on est en période de congés scolaires.


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Point-presse Sciensano du 31 décembre 2021: de la situation épidémiologique à Bruxelles (Y. Van Laethem)

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Toujours en matière de contaminations, Yves Van Laethem souligne un dernier élément intéressant : "Au sein des maisons de repos, et uniquement à Bruxelles pour le moment, on observe une augmentation des cas chez les résidents et chez le personnel." Selon le porte-parole, cette situation pourrait être expliquée en partie par deux facteurs : la hausse des cas à Bruxelles et le taux de vaccination du personnel soignant bruxellois, plus bas par rapport aux autres régions.

"Il s’agit toutefois d’un phénomène qui touche aussi d’autres pays voisins et ne constitue pas un phénomène purement bruxellois", recadre-t-il.

Sans préciser à combien il s’affiche, Yves Van Laethem affirme également que le taux de positivité – qui reflète la circulation virale — augmente depuis plusieurs jours. Cela va dans le même sens de l’augmentation d’Omicron.


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Point-presse Sciensano du 31 décembre 2021: pourquoi l'accent est toujours mis sur le taux d'infection? (Y. Van Laethem)

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Les hospitalisations et les décès

En ce qui concerne les hospitalisations, il faut faire la distinction entre les chiffres de la semaine et les chiffres d’hier, le 30 décembre. "Au niveau des hospitalisations, nous sommes dans une diminution plus lente que celle des dernières semaines. Ces sept derniers jours, nous comptons en moyenne 135 nouvelles admissions par jour. Cela représente 15% de moins que les 159 des sept jours précédents".

Mauvaise nouvelle : ce 30 décembre, on a connu un nombre d’hospitalisations plus important que celui du jeudi 23 décembre. Hier, les admissions à l’hôpital liées au Covid-19 étaient au nombre de 164. C’est 12% de plus que le 23 décembre. "Il ne faut pas en tirer des conclusions précoces, mais il faut rester prudent", selon Yves Van Laethem. "Il faut vérifier si ce point d’augmentation s’observera encore ou s’il est lié au fait que juste avant les fêtes, on avait moins d’hospitalisations".

Un autre élément se vérifie depuis plusieurs jours, rapporte encore le porte-parole : il y a de plus en plus de personnes positives chez les gens qui se font hospitaliser pour des raisons autres que le Covid-19. "Cela augmente la charge de travail pour le secteur hospitalier", met en garde l’expert.
 

Une bonne nouvelle : on se rapproche du cap des 500 lits en soins intensifs

La bonne nouvelle est que le nombre des patients en soins intensifs diminue : on se rapproche du seuil des 500 lits en soins intensifs. Avec un peu de prudence, selon l’expert : "Il reste encore de grandes incertitudes quant à l’impact d’Omicron sur la deuxième ligne et donc sur les hospitalisations".


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A l’échelle du pays, on compte 1812 patients hospitalisés pour coronavirus, dont 536 en soins intensifs, une diminution de 19% par rapport à la semaine précédente. Le cap des 500 lits n’est plus très loin.

Pour finir, les décès affichent toujours une tendance à la baisse. Ces sept derniers jours, en moyenne, 30 personnes sont décédées du coronavirus, contre 36 pour la période précédente (-16%).

Doit-on arrêter de comptabiliser les cas positifs ?

Alors qu’Omicron semble être moins virulent, l’un de nos confrères a interrogé le porte-parole sur la pertinence de cet indicateur épidémiologique qui est la contamination. Autrement dit : si ce variant est moins agressif mais plus contagieux, ne devrait-on pas commencer à analyser les chiffres différemment ?

Pour Yves Van Laethem, "il ne faut pas se baser uniquement sur les contaminations mais il faut tout de même les relever parce qu’elles ont un impact sur la force de travail dans le pays, que ce soit dans la fonction générale ou dans les hôpitaux. S’il y a beaucoup de contaminations, une proportion égale de médecins, infirmiers ou personnes qui travaillent ailleurs (policiers, vendeurs, etc.) seront infectés. Ce taux a donc son sens non pas par le poids sur le service de santé mais sur le fonctionnement de l’état et, par ailleurs, sur le système de santé."

Cela va sans dire, les autres indicateurs concernant les hospitalisations, les lits en soins intensifs et les décès doivent être ajoutés afin de mieux moduler les mesures sanitaires.

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