Coronavirus : la situation est tendue en Guadeloupe, la France envoie des renforts

© AFP or licensors

Le gouvernement français a décidé vendredi l'envoi de 200 policiers et gendarmes en renfort en Guadeloupe (Antilles françaises), après quatre jours de blocages de routes, parfois émaillés de violences, par des manifestants opposés au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire des soignants contre le Covid-19.

Ils seront sur place "dans les prochains jours", ont annoncé dans un communiqué commun les ministres des Outre-mer Sébastien Lecornu et de l'Intérieur Gérald Darmanin, en condamnant "avec la plus grande fermeté les violences".

La mobilisation, lancée par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes, a été assortie de violences au cours des dernières heures. 

Quatre immeubles de Pointe-à-Pitre, qui compte de nombreuses habitations en bois, sont partis en fumée dans la nuit de jeudi à vendredi, ont indiqué les pompiers à l'AFP.

Barrage de pneus

Devant le Centre Hospitalier Universitaire (CHU), les seuls véhicules autorisés à entrer sont les ambulances. 

Jeudi, un barrage de pneus érigé dès l'aube aux abords du CHU par des manifestants, la plupart encagoulés selon une vidéaste de l'AFP, a été plusieurs fois démonté par les forces de l'ordre, remonté par les manifestants, puis finalement incendié, avant la reprise de la circulation. 

Un policier a été blessé jeudi, selon le procureur de la République Patrick Desjardin.

Les forces de l'ordre ont procédé à plusieurs interpellations, dont un pompier transportant des pneus vers un barrage enflammé.

Au CHU, "il y a du filtrage à l'entrée, notamment pour les internes dont certains sont empêchés de passer. L'un d'eux a même été agressé par une personne encagoulée", a affirmé à l'AFP Cédric Zolezzi, directeur adjoint de l'institution, déplorant l'absence "de dialogue". 

Le coupable, c'est celui qui a mis l'obligation vaccinale

De plus, depuis début novembre, le centre hospitalier fait face à l'absence de personnels. Selon la direction du CHU, un peu plus de 87% des agents possèdent un pass sanitaire, mais certains personnels sont suspendus pour pass non valide, ce à quoi s'ajoute "une vague d'arrêts maladie", "sur consigne syndicale", selon Cédric Zolezzi. Jeudi, "les chimiothérapies par exemple n'ont pas pu être administrées", explique-t-il.

"Le coupable, c'est celui qui a mis l'obligation vaccinale", rétorque Sandro Sormain, secrétaire adjoint de la centrale syndicale UTS-UGTG. 

Le patronat de l'île a de son côté condamné "fermement" les entraves à la liberté de circuler". "Après des mois de mesures restrictives pour notre population et pour l'économie du pays, il est inacceptable de laisser prospérer cette spirale de l'autodestruction", s'insurge-t-il dans un communiqué.

Recevez une fois par jour l'essentiel de l'info

Chaque matin vers 10h (du lundi au vendredi), recevez un condensé des principaux titres de la rédaction web de la RTBF. Et en cas d’événement majeur, soyez les premiers informés par nos newsletters flash.

Articles recommandés pour vous