La végétation pousse autour des containers sécurisés qui contiennent les feux d’artifice. Plus rien ne bouge ici depuis un moment. Pas le moindre pétard depuis presque 9 mois. Benoit Halein se retrouve avec son stock sur les bras. "Tout est rempli parce qu’on doit acheter nos artifices un an à l’avance. On a 10 tonnes de poudre stockées ici dans différents containers." Benoit a réparti son arsenal sur plusieurs hectares à Chapelle-lez-Herlaimont. Question de sécurité.
Normalement, Benoit et son équipe devaient tirer le feu d’artifice du 21 juillet à Bruxelles, des festivités locales en Hainaut et des festivals. Tout est tombé à l’eau. "Et les perspectives ne sont pas bonnes puisque les carnavals s’annulent les uns après les autres. Et c’est une grosse source de revenu pour nous. Du coup, on vit déjà sur nos réserves depuis mars et on n’attend rien de bon avant l’été."
Heureusement les artifices ne périment pas trop vite. "Ça peut se stocker trois à cinq ans mais on doit faire très attention à l’humidité. L’idéal c’est de le tirer dans l’année. On risque d’avoir des dégradations quand même."
Pas de droit passerelle
Et comble du malheur, les artificiers n’ont pas accès au droit passerelle. "Apparemment, puisque le gouvernement n’a pas interdit notre activité, on n’aurait pas droit. Mais si puisque tous les évènements sont interdits ! On est des victimes indirectes de leurs décisions." Reste un espoir. Celui de la vente de feux d’artifice aux particuliers pour la fin de l’année. Espoir très mince. Vu que les fêtes s’annoncent limitées.