Pour ne pas devoir se soucier de la période d'attente entre la vaccination et son effectivité, les Bruxellois qui se feront vacciner au cours des prochaines semaines pourront bénéficier d'un test PCR gratuit pour chaque dose de vaccin qu'ils recevront, a annoncé mardi la responsable de la vaccination à Bruxelles pour le compte de la Commission communautaire commune (Cocom), Inge Neven. La mesure devrait permettre aux personnes concernées de ne pas devoir attendre et débourser d'argent pour l'obtention de leur Covid Safe Ticket.
À partir du 1er octobre, le Covid Safe Ticket entrera en vigueur à Bruxelles pour toute personne âgée de plus de 16 ans si elle veut se rendre au restaurant, en discothèque, dans un centre sportif ou de fitness, aux foires, congrès, et aux activités du secteur culturel. La limite d'âge sera fixée à 12 ans pour participer à des événements fort fréquentés ou entrer dans un centre de soins. "Le CST ne sera jamais introduit pour des activités essentielles comme les transports en commun", assure cependant Inge Neven. Mais les personnes non vaccinées, ou pour qui la vaccination n'est pas encore effective (un délai de deux semaines est nécessaire), devront dès lors être en mesure de présenter un test négatif, l'une des conditions d'obtention du CST.
Un à deux tests gratuits
Pour combler ce temps d'attente entre l'injection d'une dose vaccinale et l'effectivité du vaccin, les Bruxellois pourront se faire tester gratuitement: un test gratuit pour le vaccin unidose de Johnson & Johnson, et un test pour chaque injection du schéma vaccinal de Pfizer. Ils pourront ainsi obtenir un Covid Safe Ticket sans se soucier du temps d'attente. La mesure est valable jusqu'à la fin du mois d'octobre.
Depuis l'annonce de l'extension du passe sanitaire, il n'y a "pas encore d'effet Covid Safe Ticket dans les vaccinations de Bruxelles", rapporte Inge Neven. "Nous voulons introduire le CST comme une mesure de gestion de réduction des risques. La première intention est de maintenir une vie aussi normale que possible. Nous n'en voyons pas encore les effets. Je dis bien 'pas encore' et j'espère que cela viendra", déclare-t-elle.
Seulement 64% des plus de 18 ans vaccinés
C'est qu'à Bruxelles, "la situation est plus ou moins stable par rapport à la semaine passée, mais avec des niveaux d'infections et d'hospitalisations qui restent quand même assez élevés", a épinglé Inge Neven.
Le nombre de nouvelles vaccinations hebdomadaires stagne à 10.000 depuis trois semaines (environ 9.900 doses la semaine passée), alors que l'objectif est fixé à 16.000. Seulement 64% des Bruxellois de plus de 18 ans sont pleinement vaccinés, contre 91% des Flamands et 79% des Wallons. "On voit une augmentation dans toutes les catégories d'âge", remarque néanmoins Inge Neven. "On focalise les efforts sur la vaccination des jeunes, mais, ce qui est très bien car c'est notre objectif premier, on continue à vacciner les personnes vraiment à risque: les plus de 65 ans et les personnes avec des comorbidités (76% ont une vaccination complète). On augmente pourcentage par pourcentage avec beaucoup d'efforts." Quelques centaines de personnes immunodéprimées ont reçu une 3e injection de vaccin la semaine dernière.
Le projet "Pharma-on-tour"
Dans le cadre du projet "Pharma-on-tour" en cours de déploiement dans les communes d'Anderlecht, Bruxelles-Ville, Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek, 141 personnes ont d'ores et déjà été vaccinées en pharmacie. "J'ai parlé avec beaucoup de jeunes et ils n'arrivaient pas à comprendre pourquoi ils devaient se faire vacciner si eux ne tombent pas malades", raconte Fatima Zohra Khayar, pharmacienne. "Dans une classe de 25-30 élèves, il peut y avoir 5-6 élèves qui ont eu un décès dans leur entourage. Ils comprennent que c'est quelque chose de grave, mais pas que cela puisse venir d'eux".
À noter que les actions locales dans les pharmacies, les magasins, les écoles, les entreprises ou les gares continuent de se développer et représentent désormais 40% des vaccinations.
Des plateaux d'infections élevés
Du reste, les plateaux d'infection restent assez hauts dans la capitale. L'incidence atteint 561 cas positifs par 100.000 habitants sur 14 jours, contre 578 la semaine précédente. Le taux de positivité est de 6,7% (contre 6,9% la semaine passée), avec un nombre de tests (environ 8.250 par jour) en augmentation. Le taux de reproduction du virus est en dessous de 1 (0,98) en Région bruxelloise, ce qui signifie qu'une personne infectée en contamine en moyenne un peu moins d'une autre et qui est signe d'un ralentissement de la propagation.
Il y a un peu plus de 70 personnes en soins intensifs, avec 26% des soins intensifs occupés, et 3 décès par jour en moyenne. Ces chiffres sont assez similaires, mais quelque peu plus élevés, que ceux de la semaine dernière.
Les nouvelles infections du 14 au 20 septembre sont plus nombreuses dans la catégorie d'âge des 10-19 ans (environ 525), suivent les 20-29 et 30-39 avec près de 400, les 40-49 et 0-9 (un peu moins de 300), les 50-59 ans avec plus de 200 infections détectées, les 60-69 ans (100 contaminations environ) et les 70-79 (une cinquantaine de cas positifs).