Un restaurant globalement moins fréquenté et un recours de plus en plus fréquent à la livraison, c’est la tendance actuelle dans ce restaurant thaïlandais du nord de Bruxelles qui accueille habituellement une clientèle de travailleurs, le midi.
Le restaurant n’a pas encore analysé les chiffres dans les détails, mais dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, la baisse de fréquentation du restaurant pourrait être compensée par une part plus grande de livraisons.
Des services de livraisons de repas qui sont assurés majoritairement par des plateformes qui engagent des livreurs indépendants. Une catégorie de travailleurs particulièrement à risque qui vit parfois dans des conditions précaires.
Selon un livreur Ubereats interrogé par France Info, il rencontre en moyenne une quarantaine de personnes par jour. Un chiffre qui multiplie les risques de propagation de l’épidémie de Covid-19. Pour se protéger, ce livreur transporte le plus souvent possible son gel hydroalcoolique.
Mais que faire s’il est contaminé ou confiné ? La réponse est sans détour : "Je ne travaille pas et donc pas d’argent, il vaut mieux ne pas tomber malade", indique le jeune homme. Une inquiétude partagée par les chauffeurs qui travaillent pour des plateformes comme Uber. Eux aussi sont exposés et risquent de ne plus pouvoir travailler en cas de contamination.
Uber indemnisera les chauffeurs impactés
Conscientes du risque pour leurs employés, les plateformes prennent des mesures pour rassurer les indépendants qui fournissent leurs services. Uber a par exemple décidé d’indemniser tous ses chauffeurs et livreurs à qui les autorités de santé publique auront demandé de respecter une période de quarantaine. "Les chauffeurs et les livreurs qui se trouvent dans ces situations recevront une indemnisation pendant une période pouvant aller jusqu’à 14 jours". Le montant de cette compensation sera calculé en fonction de leur activité durant les deux semaines précédant leur arrêt.
►►► À lire aussi : Coronavirus : comment faire son gel désinfectant chez soi ?
Deliveroo introduit un revenu de remplacement
Rodolphe Van Nuffel, Head of Corporate Affairs chez Deliveroo se veut rassurant à propos de l’impact du coronavirus même si la situation "préoccupe fortement". Il indique que sa plateforme, qui propose la livraison de repas en partenariat avec des restaurants, "suit la situation de très près".
Si le groupe a décidé de ne pas communiquer sur le volume actuel des commandes et l’impact de l’épidémie sur le succès de leurs services de livraisons de repas, il indique avoir communiqué des consignes très claires afin de sécuriser les transactions et partager les informations à leurs partenaires.
Des alternatives à la livraison de main à main sont possibles pour éviter les contacts directs entre les différents acteurs. Il y a, par exemple, la possibilité de demander que la commande soit déposée sur le palier. "Nous suivons la situation de près et nous faisons en sorte d’adopter des procédures pour éviter les contaminations et opérer le plus longtemps possible", indique Rodolphe Van Nuffel.
Par ailleurs, Deliveroo a pris des mesures pour protéger les coursiers. La plateforme demande à ses livreurs de faire remonter les difficultés et de signaler le moindre doute en cas apparition de symptômes qui indiqueraient une éventuelle contamination. Mais elle a aussi décidé de proposer un revenu de remplacement pour les coursiers qui seraient contaminés ou isolés suite à un avis médical. Les détails de ce revenu de remplacement ne sont pas détaillés mais la plateforme invite les coursiers concernés à prendre contact avec le groupe.
Vers une assurance obligatoire ?
Les associations de défense des "autoentrepreneurs" appellent à ce que des mesures plus structurelles soient prises pour protéger les travailleurs du secteur. Avec, par exemple, une assurance obligatoire qui permettrait de couvrir les pertes d’activités liées aux maternités, aux maladies et accidents du travail.