En Martinique, le centre hospitalier universitaire (CHU) fortement touché par la pandémie de Covid est au bord de l'implosion après une semaine de conflits sociaux et de barrages qui paralysent l'île.
Tout a lâché. Les médecins lâchent, les soignants lâchent, on ne sait même plus ce qu'on doit faire
"Tout a lâché. Les médecins lâchent, les soignants lâchent, on ne sait même plus ce qu'on doit faire", souffle épuisé à l'AFP le chef des urgences Yannick Brouste.
En 24 heures, 99 cas de Covid ont été confirmés, 107 personnes hospitalisées et 32 patients sont en soins critiques, selon la préfecture.
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Mais il y a aussi les autres pathologies. "Le service est plein de 'non Covid', je ne peux pas faire les deux", explique le chef des urgences, masque sur le nez et cernes sous les yeux.
A cela s'ajoute le conflit social que connaît la Martinique depuis plus d'une semaine sur fond de refus de l'obligation vaccinale pour les personnels et soignants et qui paralyse l'île.
Le contexte social
Yannick Brouste a déjà mis trois heures pour venir travailler et deux heures pour rentrer chez lui le soir, à cause des barrages. "En une semaine je me suis fait racketter deux fois", ajoute-t-il expliquant que le personnel féminin "a peur".
Pour le directeur adjoint du CHU, Stéphane Bernias, l'épuisement du personnel s'explique par plusieurs facteurs : un absentéisme "qui monte en flèche depuis septembre, passant de 9% à 12%", "un impact de la mise en place du contrôle de l'obligation vaccinale des soignants, avec des gens en droit de retrait ou en grève" et "le contexte social et les barrages qui font que le personnel motivé, encore présent se retrouve en difficulté, en stress".