Coronavirus : pour Rudi Vervoort, il faut parler de l'obligation vaccinale, "une question d'intérêt collectif"

La campagne de vaccination reste très compliquée à Bruxelles. Seulement 50% de la population bruxelloise est totalement vaccinée. Onze communes sur les dix-neuf de la capitale sont en dessous de la barre des 50% de vaccination. 

La situation à Bruxelles

Comment expliquer que la situation stagne à Bruxelles ? La courbe est-elle occupée à remonter ? Rudi Vervoort (PS), ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale était l’invité de la Matinale ce matin sur la Première. La courbe de la vaccination est remontée de 3% depuis le début du mois d’août, mais il souligne que cela reste insuffisant. Il rappelle aussi qu’au début de la pandémie, on évoquait la situation des 18 ans et plus. Or, aujourd’hui, 64% de cette population est vaccinée. L’objectif de 70% n’est donc pas encore atteint.

Le ministre-président bruxellois évoque des causes multiples : des antivax, des personnes désintéressées, peu informées et puis celles qui ont des craintes et qui ont peur du vaccin. Il y a donc à Bruxelles toute la gamme de ceux qui considèrent que le vaccin n’est pas une bonne chose, explique-t-il.

Le constat

Rudi Vervoort constate que les objectifs n’ont pas été atteints, mais il ne veut pas parler d’échec étant donné que tous les moyens ont été mis en œuvre. Le ministre-président bruxellois rappelle que les équipes sur le terrain travaillent sans relâche avec une décentralisation totale et un travail quartier par quartier.

Rendre la vaccination obligatoire ?

Pour le ministre-président bruxellois la vraie question, le cœur du débat, "c’est le caractère obligatoire de la vaccination". Lorsqu’on lui demande si, dès lors, la vaccination doit devenir obligatoire, Rudi Vervoort explique qu’il ne renierait pas sa parole en disant cela : "On devrait en tout cas en parler sans refuser ce débat".

Il fait alors le parallèle avec un cheval qui refuse de boire : "S’il ne veut pas boire, il ne boira pas". Faut-il le forcer ? Le ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale répond : "A un moment donné oui. C’est une question de solidarité et une question d’intérêt collectif. On vit aussi en société. En société, ça veut aussi dire que les uns et les autres doivent faire cette part pour se protéger les uns les autres".

Ce discours a-t-il déjà été entendu ? Rudi Vervoort rappelle que son président de parti, Paul Magnette ne dit pas autre chose et qu’il fallait ouvrir ce débat.

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Des règles plus strictes

Le Pass sanitaire ou Covid Safe Ticket (CST) va entrer en application le 1er octobre prochain dans différents secteurs à Bruxelles. Le ministre régional Alain Maron (Ecolo) était l’invité de Jeudi en Prime hier soir et il a précisé que son parti a soutenu l’extension du CST en Wallonie sur base du modèle bruxellois.

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A propos du Pass sanitaire, Rudi Vervoort plaide, lui, pour une convergence, mais cela n’implique pas forcément "que nous fassions tous la même chose au même moment". C’était déjà le cas à l’époque avec le couvre-feu et Bruxelles a toujours pris des mesures différentes parce que la situation n’était pas la même, a-t-il conclu.

La situation dans les hôpitaux de la capitale

Dans la capitale, actuellement, plus de 25% de la capacité des lits en soins intensifs est occupée par des patients Covid. A titre de comparaison, on est entre 8 et 11% pour le reste de la Belgique. Une situation préoccupante, confirme Rudi Vervoort : "Ils sont pires qu’il y a un an au même moment".

La situation n’est pourtant pas la même qu’il y a un an en raison de la vaccination. Mais en regardant de plus près, les indices socio-économiques sont en corrélation totale avec la vaccination dans la capitale. C’est une réalité, une pauvreté que l’on n’a pas voulu voir politiquement ? "Absolument pas", répond l’invité de la Matinale. "Le taux de contamination à Bruxelles était de 10% lors de la première et de la deuxième vague. Le taux de mortalité de 15%. J’ai toujours dit ça. C’est dû à quoi vous pensez ? C’est la fracture socio-économique, c’est une réalité". Pour le ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale, cela mérite une réflexion demain sur une politique sanitaire bruxelloise.

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