Tout d’abord, et sans l’ambition d’être exhaustifs, voici ce qui est imposé à nos voisins dès ce dimanche et jusqu’au 14 janvier : pendant les fêtes, seuls deux invités seront admis, pendant que l’horeca, les salles de sport et la culture fermeront leurs volets. Les écoles, elles, resteront fermées jusqu’au 9 janvier mais la mesure sera réévaluée après Nouvel An.
Pourtant, les chiffres des contaminations sont en baisse. Ces données peuvent être facilement vérifiées sur le site du gouvernement néerlandais. Entre le 11 et le 18 décembre, 14.758 personnes ont été testées positives. Entre le 8 et le 14 décembre, 43 personnes ont été admises aux soins intensifs et au total, ce sont 618 patients qui sont hospitalisés dans ces services. 269 personnes ont été admises à l’hôpital entre le 7 et le 13 décembre. Au total, 1736 personnes se trouvaient à l’hôpital le 13 décembre.
En Belgique, à ce jour, on compte 10.163 contaminations enregistrées entre le 9 et le 15 décembre. Entre le 12 et le 18 décembre, on a admis 207 personnes dans les hôpitaux belges. Au total, 2651 patients sont hospitalisés en lien avec le Covid-19 dont 766 en soins intensifs.
"Ce qui est étonnant est que la décroissance aux Pays-Bas est assez forte et même plus forte qu’en Belgique", analyse Yves Coppieters, professeur de Santé publique à l’ULB. "En termes de contaminations, la diminution est importante, mais en analysant les données, on observe également qu’à Amsterdam, 25% des cas sont des contaminations au variant Omicron. Je pense que la crainte est que, malgré la baisse des chiffres, une vague dans la vague puisse voir le jour. Et, avec le variant Omicron, les contaminations augmentent énormément : une étude de l’Imperial College de Londres affirme que le risque d’être réinfecté après avoir déjà eu le Covid est 5.4 fois plus important avec Omicron qu’avec Delta."
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En revanche, par rapport à l’occupation des hôpitaux, il est difficile à ce stade de faire des comparaisons : il faudrait connaître le nombre total de lits présents dans les deux pays, ainsi que la proportion de lits consacrés au Covid-19, à l’intérieur et en dehors des soins intensifs.
Omicron dominant d’ici janvier
Qu’Omicron soit l’épouvantail du gouvernement néerlandais, c’est un fait avéré. Lors de son allocution ce samedi, le Premier ministre Mark Rutte a défini ce confinement "inévitable avec la cinquième vague et avec Omicron qui se répand encore plus vite que nous ne l’ayons craint. Nous devons intervenir maintenant par précaution."
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Dans son analyse, l’Institut national de santé publique et de l’environnement (RIVM) estime que le variant Omicron devrait devenir dominant d’ici le début 2022, avec, par conséquent, un risque de surcharge pour les hôpitaux et les soins intensifs. Les projections ci-dessous montrent qu’aux Pays-Bas, le variant Omicron se propage deux fois plus vite que le variant Delta l’été dernier. Le graphique qui suit montre une estimation de l’occupation des lits en soins intensifs : si les experts reconnaissent la baisse de ces derniers jours, leur modèle projette une hausse dans les semaines à venir.
Pour le RIVM, c’est clair : le confinement peut, entre autres, influencer la charge hospitalière, notamment dans un contexte où le variant Omicron reste encore méconnu.