Coronavirus

Coronavirus : quelle est la protection moyenne des vaccins en fonction des variants dominants en Belgique ?

© rtbf – Vladislav Bondar

Quel degré de protection pouvons-nous attendre des différents vaccins utilisés en Belgique ? Et surtout, dans quelle mesure nous protègent-ils contre les variants qui dominent actuellement dans le Royaume ? Comment sommes-nous protégés après une dose ou deux doses du vaccin ? Voilà une série de questions auxquelles nous allons tenter de répondre, en fonction des connaissances et des études actuelles que la rédaction de la VRT a compilées dans un article à retrouver sur leur site et que nous avons trouvé utile de reprendre ci-dessous.

Rappelons que quatre vaccins sont actuellement utilisés en Belgique : Pfizer/BioNtech (ARN messager), Moderna (ARN messager), AstraZeneca (à vecteur viral) et Johnson & Johnson (adénovirus – monodose). Pour une vaccination complète, les 3 premiers nécessitent deux doses, quant au dernier, il ne nécessite qu’une dose.

A l’heure d’écrire ces lignes, 82,49% de la population de plus de 18 ans a reçu une première dose et 60,77% sont totalement vaccinées ce mardi 20 juillet.


►►► À lire aussi : Vaccins : à partir de quand est-on protégé efficacement contre le Covid-19 ? Et à quel point ?


Précisions

Pour réaliser cet article, la journaliste Dorien Vanmeldert et le graphiste Alexander Dumarey de la VRT se sont entretenus avec des experts tels que le virologue Johan Neyts et l’épidémiologiste et spécialiste des vaccins Pierre Van Damme.

Ils se sont également basés sur des études fiables à propos des différents vaccins et variants. Les pourcentages indiqués représentent la protection moyenne. En revanche, le risque de symptômes de la maladie Covid-19 et/ou une hospitalisation après avoir été vacciné dépend de l’âge et de l’état de santé général de chaque individu et de la réponse immunitaire de l’organisme.


►►► À lire aussi : #Investigation : comment se déroulent les études cliniques pour un vaccin ?


Vous ne trouverez pas d’informations sur les variants Beta (identifié pour la première fois en Afrique du Sud) et Gamma (identifié pour la première fois au Brésil) en raison du peu d’études disponibles à leur sujet. Les variants Alpha (identifié pour la première fois au Royaume-Uni) et Delta (identifié pour la première fois en Inde) dominent actuellement en Belgique.

Selon le virologue Steven Van Gucht, 63% de toutes les nouvelles infections sont actuellement causées par le variant Delta. 28% par le variant Alpha, 6,3% le variant Gamma et 0,5% le variant Beta.


►►► À lire aussi : Derrière les chiffres : quatre variants du coronavirus en Belgique, est-ce que c’est grave ?


Choisissez votre vaccin

Vaccin Pfizer/BioNtech
Vaccin Moderna
Vaccin AstraZeneca
Vaccin Johnson & Johnson
Questions fréquentes

 

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Vaccin Pfizer/BioNtech – 1 dose
Vaccin Pfizer/BioNtech – 2 doses

 

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Variant Alpha :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : deux semaines après la première dose, le vaccin est efficace à 66% contre les symptômes de la maladie après l’infection, selon une étude menée par des scientifiques canadiens.

Protection contre une hospitalisation : le Public Health England (PHE), le ministère britannique de la santé, a calculé que la protection contre une hospitalisation après une infection par le variant Alpha est d’environ 83%. Ce chiffre est conforme à celui de l’étude canadienne (80%).

Variant Delta :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : deux semaines après la première dose, le vaccin est efficace à 56% contre les symptômes de la maladie après l’infection, selon l’étude des scientifiques canadiens.

Protection contre une hospitalisation : le PHE a calculé que la protection contre une hospitalisation après une infection par le variant Delta est de 94%. L’étude canadienne estime que le degré de protection est nettement inférieur : 78%.


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Variant Alpha :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : le Public Health England (PHE), le ministère britannique de la santé, a estimé au mois de mai dernier que le vaccin est efficace à environ 93% contre les symptômes après l’infection. Ce taux est conforme à celui d’une étude canadienne (89%) et d’une étude plus récente et plus importante réalisée en Écosse (92%).

Protection contre une hospitalisation : récemment, le PHE a déclaré que la protection contre une hospitalisation après une infection par le variant alpha est d’environ 95%. Ce pourcentage a été confirmé par l’étude canadienne.

Variant Delta :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : en mai dernier, le PHE a calculé que deux doses du vaccin Pfizer/BioNtech réduisaient le risque de symptômes de 88%. Ce chiffre est conforme à celui de l’étude canadienne (87%). Une étude plus récente et plus importante menée en Écosse a corrigé ce pourcentage à 79%.

Protection contre une hospitalisation : le Public Health England a calculé que la protection contre l’hospitalisation après une infection par le variant Delta est de 96%.


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Vaccin Moderna – 1 dose
Vaccin Moderna – 2 doses

 

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Pour le vaccin de Pfizer et d’AstraZeneca, outre les études cliniques avec des volontaires, de nombreuses études ont aussi été menées sur l’efficacité contre les variantes dans le monde "réel". Ce n’est pas encore largement le cas pour le vaccin Moderna. A l’heure actuelle, ce sont surtout des études cliniques qui ont été menées. Nous nous baserons, pour l’instant, sur les informations qui sont déjà disponibles.


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Variant Alpha :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : deux semaines après la première dose, le risque de contracter des symptômes est inférieur de 83% à celui des personnes non vaccinées, selon une étude canadienne.

Protection contre une hospitalisation : deux semaines après la première dose, la protection contre l’hospitalisation après une infection du variant Alpha est de 79%, selon l’étude canadienne.

Variant Delta :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : deux semaines après la première dose, le vaccin est efficace à environ 72% contre les symptômes après l’infection, selon la même étude canadienne.

Protection contre une hospitalisation : après deux semaines, la première dose aurait également une protection de 96% contre une hospitalisation, selon la même étude.


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Pour le vaccin de Pfizer et d’AstraZeneca, outre les études cliniques avec des volontaires, de nombreuses études ont aussi été menées sur l’efficacité contre les variantes dans le monde "réel". Ce n’est pas encore largement le cas pour le vaccin Moderna. A l’heure actuelle, ce sont surtout des études cliniques qui ont été menées. Nous nous baserons, pour l’instant, sur les informations qui sont déjà disponibles.

En novembre 2020, la société pharmaceutique a annoncé qu’une vaccination complète avec son vaccin est efficace à 94,1% pour prévenir les symptômes en cas d’infection par le coronavirus.


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Variant Alpha :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : selon une étude menée par des scientifiques canadiens, le taux de protection est de 92%.

Protection contre une hospitalisation : selon la même étude, le degré de protection contre l’hospitalisation est de 94%.

Variant Delta :

À partir d’un essai clinique très limité, Moderna conclut que son vaccin produit un peu moins d’anticorps contre le variant delta que contre les autres variants. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé le 1er juillet que, comme tous les autres vaccins, il protège à plus de 90% contre une maladie grave ou une hospitalisation due à une infection par le variant Delta.


►►► À lire aussi : Le vaccin Moderna et le vaccin Pfizer : quelles différences ?


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Variant Alpha :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : trois semaines après la première dose, le taux de protection est de 50%, selon Public Health England (PHE), le ministère britannique de la santé. Une étude canadienne un peu plus récente a porté ce chiffre à 64%.

Protection contre une hospitalisation : En juin dernier, le PHE a estimé que le taux de protection contre une hospitalisation était de 76% après avoir été infecté par ce variant. Selon l’étude canadienne, ce pourcentage passerait à 85%.

Variant Delta :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : trois semaines après la première dose, la protection, selon le PHE, est de 33% contre cette infection. Létude canadienne un peu plus récente parle de 67% après deux semaines de vaccination avec une première dose.

Protection contre une hospitalisation : Une étude du PHE au mois de juin dernier a calculé que le taux de protection était de 71%. L’étude canadienne parle d’un pourcentage plus élevé de protection : 88%.


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Variant Alpha :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : selon une étude de Public Health England (PHE), le ministère britannique de la santé, le vaccin offre une protection de 66% contre les symptômes de la maladie Covid-19. Une étude plus récente et plus importante réalisée en Écosse parle de 73%.

Protection contre une hospitalisation : selon une étude réalisée à la mi-juin par le PHE, la protection serait de 86% contre une hospitalisation.

Variant Delta :

Protection contre l’infection symptomatique par le COVID-19 : une étude menée par le PHE et l’Université d’Edimbourg a récemment estimé que le vaccin offre une protection de 60% à cet égard.

Protection contre une hospitalisation : l’étude de juin du PHE est arrivée à un taux de protection de 92%.


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Pour le vaccin de Pfizer et d’AstraZeneca, outre les études cliniques avec des volontaires, de nombreuses études ont été menées sur la protection contre les variants dans le monde "réel". Ce n’est pas encore largement le cas pour le vaccin de Johnson & Johnson. A l’heure actuelle, ce sont surtout des études cliniques qui ont été menées. Nous nous baserons, pour l’instant, sur les informations qui sont déjà disponibles.

En janvier, le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson a annoncé que le vaccin était efficace à 66% en moyenne. C’est ce que montrent les résultats de la troisième phase des essais cliniques.


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Variant Alpha :

Le vaccin de Johnson & Johnson offre une protection durable contre une hospitalisation ou les symptômes graves de la maladie et cela pour tous les variants, y compris le variant Alpha. La société l’a confirmé au début du mois de juillet. Pour l’instant, il n’existe pas d’étude distincte basée sur des "données du monde réel" qui calcule le pourcentage d’efficacité contre ce variant.

Variant Delta :

Début juillet, la firme a également indiqué que le vaccin produit un nombre plus élevé d’anticorps contre le variant Delta que contre le variant Beta. Cela a été démontré par des tests cliniques. Il protégera donc contre une infection grave par le COVID-19. Aucun pourcentage concret n’a été donné.

L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a confirmé le 1er juillet que, comme tous les vaccins, il protège à plus de 90% contre les maladies graves ou les hospitalisations dues à l’infection par le variant Delta. Pour l’instant, il n’existe pas d’étude distincte basée sur des "données du monde réel" qui calcule l’efficacité en pourcentages contre ce variant.


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Pourquoi certaines personnes vaccinées tombent-elles quand même malades ou se retrouvent-elles à l’hôpital ?

"Aucun vaccin n’est parfait ou ne fonctionne à 100%", souligne le spécialiste des vaccins Pierre Van Damme. "En particulier lorsque nous ne disposons pas encore d’une immunité de groupe suffisante, le virus peut encore circuler de manière plus ou moins importante et également infecter et rendre potentiellement malades les personnes vaccinées. Un exemple est la maison de retraite de Nivelles où 12 personnes sont décédées après une épidémie de corona, alors que presque tous les résidents avaient été vaccinés. Ils restent des personnes vulnérables. Ils sont probablement entrés en contact avec des visiteurs ou des employés infectés."


Aurons-nous besoin d’une injection supplémentaire ?

Pour l’instant, il n’a pas été décidé si nous aurons une injection supplémentaire en Belgique. "Israël a déjà commencé une troisième injection de rappel de Pfizer", explique Pierre Van Damme. "Chez nous, la discussion pour une injection supplémentaire de vaccin est sur la table, mais il n’y a pas assez de recherches scientifiques disponibles pour le moment. Si nous le faisions, les personnes vulnérables recevraient d’abord une dose supplémentaire. La question est alors de savoir qui nous considérons comme vulnérable, par exemple les personnes âgées, les malades du cancer ou les personnes qui ont besoin d’une dialyse rénale. Nous verrions ensuite si et quand la population en général devrait recevoir une injection supplémentaire."

"La question est également de savoir si nous devons traiter tous les vaccins de la même manière lorsque nous parlons d’une telle injection de rappel", ajoute le virologue Johan Neyts. "Au bout de six mois, Pfizer et Moderna s’assureraient que vous produisez toujours le même nombre d’anticorps, mais ils attendent toujours les résultats d’autres recherches."
 

Dans quelle mesure les vaccins protègent-ils contre l’infection par des variants multiples ?

En mars, une femme de 90 ans est décédée après avoir été infectée par deux variantes différentes du coronavirus. Pourtant, une telle double infection n’est pas nécessairement plus dangereuse, affirme Pierre Van Damme : "Nous pensons que les vaccins anti-covid auront la même efficacité contre ces doubles infections. Il n’est pas vrai qu’une infection avec plusieurs variantes vous rende plus gravement malade qu’une infection avec une seule variante."

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