Bruxelles devra encore attendre encore au moins un mois avant de connaître les assouplissements des mesures sanitaires, a annoncé vendredi le ministre-président Rudi Vervoort (PS) à quelques heures de la réunion du comité de concertation. La situation épidémiologique dans la capitale ne permettra pas de lever une série de restrictions qui disparaîtront en revanche en Flandre et en Wallonie.
"La situation épidémiologique ne le permet pas. Je proposerai de mettre les assouplissements sur pause à Bruxelles. On maintient l’arrêté ministériel tel qu’il est avec les mesures que l’on connaît", a-t-il déclaré au micro de Bel-RTL.
Ce qui impliquerait des déceptions, par exemple dans le secteur Horeca. "Je comprends, il restera des tablées limitées, des heures limitées… Mais ce sont des mesures de bon sens", assume Rudi Vervoort, interrogé par la RTBF. "Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augure, mais il ne faudrait pas imaginer que l’épidémie est derrière nous".
Il faut faire venir maintenant le vaccin vers les citoyens
Le ministre-président régional s’est dit favorable à l’extension de ce système comme dans d’autres pays qui ont mis en œuvre un pass sanitaire. "Ça permet d’envoyer un message aux vaccinés, ils ont rempli leur part du contrat social, ça peut impliquer qu’ils aient plus de libertés. Je ne demande pas ça pour tout le pays, mais il faudrait voir si des entités pourront un jour décider de manière ciblée. Si les chiffres restent ce qu’ils sont, on n’évitera pas le débat", a-t-il précisé au micro de la RTBF.
Rudi Vervoort estime qu’un "travail d’information et de conviction" doit être mené dans la population de la Région, particulièrement chez les plus jeunes dont le taux de vaccination est trop faible. "Il faut faire venir maintenant le vaccin vers les citoyens, puisque les citoyens ne sont pas venus vers le vaccin", déclare-t-il. Selon lui, la campagne de vaccination doit être plus décentralisée, y compris en faisant du porte-à-porte. Des expériences de ce type seront menées à partir du mois de septembre.
Messages d’ignorance
Bruxelles est à la traîne dans la vaccination. Le socialiste met en avant des problèmes que connaissent toutes les grandes villes. Il s’est refusé à blâmer le travail fourni dans la capitale.
"Je reconnais que les chiffres ne sont pas bons, mais dire que l’on a failli serait injurieux pour les équipes. Ce n’est pas vrai. Nos centres ont fonctionné de manière remarquable. Dire que l’on n’a pas fait d’information, c’est faux. On a travaillé avec les communes, les associations, les cultes, des influenceurs… Mais quand une communauté, pour des raisons religieuses ou de superstition, délivre des messages d’ignorance, c’est difficile à contrer. Et quand on voit les couillonnades que des personnes de niveau bac +5 écrivent sur Facebook, c’est effrayant ? !", a-t-il expliqué, interrogé dans L’Echo.