Africa Gordillo – Sommes nous à l’aube d’une quatrième vague ?
Yves Van Laethem – Non, je ne pense pas. Je n’ai pas de boule de cristal évidemment mais, d’un point de vue épidémiologique, il y a plus de monde en présence, l’automne est là… Le virus aura la main les mois qui viennent. Mais pour le contrecarrer, nous proposons la vaccination et une troisième dose à certaines catégories de personnes (les plus fragiles et les plus de 65 ans). Je pense que beaucoup de gens vont se faire vacciner une troisième fois. J’espère au moins les trois quarts, ce qui devrait permettre que les plus fragiles ne tombent pas gravement malades. Il reste les non vaccinés comme à Bruxelles mais je ne pense pas que ça s’emballe davantage. Je ne pense pas qu’il y aura une quatrième vague, en tout cas pas en soins intensifs. Les cas vont augmenter mais ce ne sera pas comparable aux vagues précédentes. Les pays qui rencontrent de gros problèmes sont les pays de l’Est où la vaccination n’est pas optimale. Chez nous, il y a toutefois toujours le petit bémol de Bruxelles. Il pourrait y avoir une "crisette", peut-être aussi en province de Liège et dans le Hainaut.
On a constaté un pic des nouvelles contaminations le 11 octobre dernier (3903 cas), ce n’est donc pas le signale de la quatrième vague ?
Yves Van Laethem – Le pic du 11 octobre est un phénomène isolé. Il n’y a plus de chiffres aussi élevés. J’espère que c’est un épiphénomène.
Le ministre de la santé, Frank Vandenbroucke, parle pourtant d’une situation inquiétante…
Yves Van Laethem – Le ministre de la santé est assez proche de la vision des experts, de la science. Il constate que les cas sont en hausse en Flandre et réagit. Une étude récente de la KULeuvent a montré que la positivité au Covid-19 était très importante parmi leurs étudiants. Frank Vandenbroucke n’était pas favorable à la tombée du masque au nord du pays, souvenez-vous. Je pense qu’il s’adresse plus à la Flandre en exprimant son inquiétude.
Quel est le profil des personnes hospitalisées à cause du Covid-19 ?
Yves Van Laethem – Il y a bien sûr des personnes non vaccinées. Elles sont majoritaires. Mais il y a aussi des personnes vaccinées, surtout des personnes très âgées qui ont reçu leurs deux doses. En réanimation, la présence de personnes âgées non vaccinées est très significative. On parle d’un tiers. Quasi tous ont plus de 75 ans. C’est un signal. Ça signifie que dans certaines strates d’âge, une partie des personnes ne répond plus bien au vaccin et que la troisième dose a toute son utilité. C’est le moment que les catégories concernées se fassent vacciner.
A qui est destinée la troisième dose de vaccin ?
Yves Van Laethem – Les personnes très fragiles ont déjà été invitées, de même les plus de 65 ans pour lesquels la campagne est en cours. Le Conseil supérieur de la santé se réunira vendredi pour déterminer si les moins de 65 ans avec comorbidités et le personnel de santé seront également appelés pour une troisième dose.