Coronavirus

Coronavirus : une 3e dose aux plus de 60 ans réduit fortement leur risque de développer une forme sévère, selon une étude israélienne

© Getty images

Par Johanne Montay

En Israël, le nouveau variant delta (ex-indien) a provoqué une résurgence de contaminations et de cas de maladie sévère de Covid-19. Pour cette raison, et craignant une baisse de durée de la protection du vaccin Pfizer, les autorités israéliennes ont approuvé depuis le 30 juillet dernier, une troisième dose (booster ou rappel) de vaccin Pfizer-BioNtech pour les personnes de 60 ans et plus qui ont été entièrement vaccinées au minimum cinq mois plus tôt. Israël a étendu progressivement les classes d’âge et vient d’abaisser à 12 ans l’âge pour la recevoir.

Réduction du risque

Une étude israélienne menée sur l’égide du Ministère de la Santé a pu mesurer l’efficacité de ce rappel sur 1.144.690 personnes de 60 ans et plus entre le 30 juillet et le 22 août dernier. Les auteurs ont comparé les taux d’infection et de Covid-19 sévères, entre la cohorte ayant reçu le rappel et celle ne l’ayant pas reçu.

Les résultats montrent que parmi ces personnes âgées de 60 ans et plus, la protection contre l’infection 10 jours après une 3e dose était 4 fois plus élevée qu’après 2 doses. Une 3e dose leur offrirait une protection 5 à 6 fois supérieure après 10 jours, par rapport au risque de maladie grave et d’hospitalisation.

Si deux doses de vaccins offraient une bonne protection face aux risques de développer une forme sévère, une autre étude menée par le même consortium montre que cette 3e dose est nécessaire pour pallier une diminution progressive de la protection assurée par le vaccin Pfizer, chez les personnes de plus de 60 ans ayant reçu la 2e dose avant le 15 février qui se marque au-delà de 6 mois après la 2e dose.

En Belgique ? Juste les immunodéprimés pour l’instant

En Belgique, pour l’instant, seuls les patients immunodéprimés sont appelés à recevoir une 3e dose de vaccin. La Belgique souhaitait attendre des études avant d’étendre ce rappel aux personnes âgées. Cette décision de la taskforce vaccination pourrait se prendre vers la mi-septembre.


►►► Lire aussi : Coronavirus : une 3e dose de vaccin pour tous, lobbying pharmaceutique ou nécessité scientifique ?


"Si nous sommes réalistes, on devrait se dire on y va", estime le biostatisticien Geert Molenberghs (UHAsselt) et membre du Risk Assessment Group (RAG). "Mais ce n’est pas super urgent", ajoute-t-il. "Il n’y a pas le feu. Je suis plus inquiet du taux bas de vaccination à Bruxelles, et un peu en Wallonie. Notre priorité doit être de donner au plus grand nombre une 1re et une 2e dose, et ensuite de commencer la 3e dose dans les maisons de repos".

Geert Molenberghs n’est pas membre de la taskforce vaccination. Il conseille néanmoins les politiques au sein du RAG. Michel Goldman, professeur émérite d’immunologie (ULB), estime, de son côté que "le temps nous est compté" et qu’une "3e dose devrait être programmée pour les seniors vaccinés il y a plus de 6 mois, en commençant par ceux qui souffrent de comorbidités".

Vaccination: vers iune 3e dose (JT 31/07/2021)

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