Le souci, c'est que depuis 2021, pour être invitée au sein du Parlement européen, une ONG doit s’inscrire au registre européen de transparence. Ce registre est une base de données qui reprend les organisations qui font du lobbying, qui cherchent à influencer les politiques de l’Union européenne. Ces organisations y déclarent quels sont les intérêts qu’elles défendent, le nombre de personnes qui y travaillent, le montant de leur budget.
Or Fight Impunity ne figure pas dans ce registre de transparence. Pire, l’ONG n’a jamais publié ses comptes annuels, comme l’exige pourtant la loi belge sur les ASBL.
Il y a clairement un manque d'encadrement des activités des députés, de leurs intérêts, de comment ils s'associent à d'autres intérêts dans l'exercice de leur mandat.
Avec le recul, quand on sait que Fight Impunity a probablement joué un rôle central dans cette affaire de corruption, ces collaborations posent question.
Georges Riekeles est directeur associé au European Policy Center, un centre d'études européens. Pour lui, le Parlement européen et ses membres ont manqué de jugement et la faiblesse des règles de transparence européennes est évidente. "D'une part, on voit qu'une association comme Fight Impunity qui, normalement, devrait être sujette à l'obligation d'enregistrement pour accéder au Parlement européen, ne l'était pas. Et pourtant, même dans ces conditions, le service de recherche même du Parlement européen coorganisait des conférences avec cette association, Fight Impunity. Donc c'est un exemple de non-application des règles. Après, je trouve qu'il y a clairement un manque d'encadrement des activités des députés, de leurs intérêts, de comment ils s'associent à d'autres intérêts dans l'exercice de leur mandat et c'est aussi quelque chose que révèle très clairement, cette crise. Oui."