La Corse, théâtre de tensions depuis l’agression en prison d’Yvan Colonna le 2 mars, est la région la plus pauvre de métropole française. Et son histoire, fortement imprégnée de revendications nationalistes, lui confère un statut particulier.
Située à 160 km du continent, la Corse est la quatrième île de Méditerranée par sa superficie, et est divisée en deux départements : la Corse-du-Sud et la Haute-Corse. Ajaccio, au Sud, est le centre administratif de l’île tandis que Bastia, au nord, en est le centre judiciaire avec la cour d'appel. L’université de Corse est elle à Corte, l’ancienne capitale, dans le centre montagneux de l’île.
Au cours de son histoire, la Corse a été sous la coupe de nombreuses puissances étrangères. Elle a notamment été conquise par les Romains, les Byzantins et par les Génois. C’est en 1768, sous le règne de Louis XV, que l’île est rattachée à la France par le traité de Versailles, cédée par la République de Gênes. C’est donc dans une Corse devenue française que le futur empereur Napoléon Ier naît l’année suivante, en 1769.
Depuis 1991 la Corse a un statut différent de celui des autres régions, avec une autonomie plus large dans certains domaines comme l’éducation, la culture, le logement, les transport ou l’environnement. Aujourd’hui, la Collectivité territoriale unique de Corse (CTU) a remplacé en les fusionnant les deux conseils départementaux corses et la Collectivité territoriale de Corse (CTC), une première en France métropolitaine. L’Assemblée de Corse comprend 63 membres élus pour six ans au suffrage universel, qui élisent eux-mêmes un exécutif.
Mais le statut de la Corse revient régulièrement dans les débats. Il a été de nouveau à l’ordre du jour au début du quinquennat d’Emmanuel Macron, dans un projet de révision constitutionnelle qui devait inscrire dans la loi fondamentale le statut spécifique de la Corse. Sauf que la réforme n’a pas abouti.
Aujourd’hui, après le meurtre de Yvan Colonna en prison, et les émeutes populaires qui ont suivi sur l’île, des tensions historiques refont surface, avec la menace du FLNC (le Front de libération nationale corse) de reprendre la lutte armée pour l’indépendance de la Corse : "Si l’Etat français demeurait encore sourd" […] les combats de la rue d’aujourd’hui seront ceux du maquis de la nuit de demain", a averti le groupe clandestin, dont plusieurs anciens chefs présumés, parmi lesquels Charles Pieri, ont été vus au cœur des manifestations.
Comment comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans l’île de Beauté ?