A l’écoute de votre album, on passe constamment de passages planants plutôt dream pop à un côté noise prononcé. C’est important pour vous de jouer sur ces contrastes ?
Clément : Quand on a commencé Cosmopaark, c’était vraiment ce qu’on voulait faire ; avoir des gros contrastes avec des gros refrains et puis des couplets tout timides. Je pense qu’avec Baptiste, on a découvert ça dans nos projets précédents et ça a été une vraie révélation. Après on a fini par en abuser (rires).
Simon : C’est important les contrastes. Si tu mets plein de réverb partout, on risque de rien capter. Alors que si tu enchaînes un passage méga sec avec une partie méga réverbérée à côté, les deux aspects vont avoir du sens en fait. C’est ce qu’on recherche, cette espèce de fluidité entre plusieurs sons.
Est-ce que c’est un piège, quand on fait la musique noise ou shoegaze, de vouloir aller trop dans les extrêmes ?
Clément : En fait, je pense que la sensation auditive qu’on a ne correspond pas vraiment à la réalité. Par exemple My Bloody Valentine, on a l’impression que c’est full réverb/disto mais au final pas tant que ça. La voix est assez dry, les guitares aussi même s’il y a plein de fuzz. Quand on met trop d’effet, on perd toute la dynamique, ça devient une bouillie et on perd le côté frontal du style.
Simon : Je vais utiliser un terme qui est assez fort, mais je pense que la réverb dans le shoegaze, elle est méga surcotée. En fait pour moi le shoegaze, c’est devenu plus un sentiment, tu vois, une espèce de feeling. Aujourd’hui, tout le monde s’empare de ce feeling et le réinterpréte à sa sauce dans des styles différents. La réverb, c’est un peu cliché, ça a été utilisé par Slowdive mais il y a plein de groupes de shoegaze qui s’en sont affranchis.