On a discuté par écrans interposés avec T E R R I E R, un nouveau venu sur la scène musicale française, dont on n’a pas fini d’entendre parler.
T E R R I E R est abonné aux lieux cachés : c’est dans la cave de ses parents, en Vendée, qu’il a joué ses premiers riffs de guitare avant de trouver refuge, des années plus tard, dans un studio niché dans un parking sous-terrain à Paris. C’est là qu’il se sent bien et qu’il a écrit, composé et enregistré les pépites qui composent son premier EP intitulé "Naissance".
Sous son grand chapeau noir à la Pete Doherty et ses airs de bandit, se cache un gamin qui refuse de grandir. S’il touche du bout des doigts son rêve de musique et de scène, c’est avec beaucoup de timidité et d’humilité qu’il appréhende ses débuts en tant qu’artiste solo. En sept titres, T E R R I E R (David Enfrain de son vrai nom), nous présente son univers aux influences multiples. Konbini parle de lui comme étant "le nouveau visage de la pop à la sauce punk" et on avoue que ça nous brûle les doigts d’écrire qu’on n’arrive pas à trouver une meilleure formule pour qualifier ce jeune artiste talentueux que l’on a aimé dès la toute première écoute.
RTBF Culture : Salut T E R R I E R, peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours en tant que musicien/artiste ?
T E R R I E R : "J’ai commencé la musique quand j’avais dix ans, j’ai eu plusieurs groupes inspirés du rock anglais avec des amis d’enfance. On baignait dans cet univers donc forcément, on essayait de s’inspirer de nos idoles… Plus tard, j’ai choisi de faire des études dans l’audiovisuel : j’ai fait un BTS d’ingénieur du son pour faire du son sur des tournages de cinéma. C’est à ce moment-là que je suis parti à Paris pour bosser. J’ai continué à faire de la musique dans des groupes sur le côté mais plus par passion. C’est grâce à une rencontre que j’ai décidé de me professionnaliser : avec Tim, qui joue du piano classique, on a commencé à composer de la musique pour des courts-métrages et séries. Après avoir travaillé sur une grosse série pour M6, on a décidé de se lancer pour de bon et de vivre de la musique. J’ai donc arrêté de bosser comme ingé son pour me concentrer là-dessus. En plus de ce projet avec Tim, j’ai décidé d’enfin lancer mon projet solo 'Terrier'. Un projet auquel je pensais depuis longtemps mais que j’ai mis du temps à assumer."
RTBF Culture : Il paraît que le déclic du projet personnel, c’est un certain Rone qui t’a aidé à le passer ?
T E R R I E R : "C’est vrai ! Rone est notre voisin de studio avec Tim. Le matin en buvant un café on parle musique. Ses projets monstrueux nous font bien évidemment rêver, on l’écoute nous les raconter avec des étoiles plein les yeux… Le soir, après ma journée de boulot avec Tim, je travaille seul sur mes premières compositions. Un jour, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai fait écouter à Rone et c’est lui qui m’a dit 'Tu devrais te lancer !'. A ce moment-là, c’est vrai que j’hésitais un peu et cette rencontre m’a permis de me donner le courage de faire de ma musique un vrai projet public."
RTBF Culture : Pourquoi avoir choisi "T E R R I E R" comme nom de scène pour défendre ton projet personnel ? En référence à ton côté timide, l’artiste qui sort de sa cave pour partager sa musique avec le monde ?
T E R R I E R : "Il y a un peu de ça, c’est vrai mais c’est surtout lié au studio que l’on partage avec Rone. C’est en réalité un parking sous-terrain aménagé en petits studios, c’est un lieu un peu chelou, à la fois crade et charmant. Il se passe un truc bizarre quand on est là-bas. On s’y enferme et on n’a plus aucun contact avec le monde extérieur. Au moment où je grattais mes premières démos, j’ai écrit un texte qui s’appelait "Le Terrier". Il était dédié à ce lieu, j’y racontais pourquoi ce lieu me faisait sentir certaines émotions et c’est venu comme une révélation qu’il fallait que je m’appelle comme ça ! Je suis un grand timide, un peu casanier et pudique et je trouve que ce nom sert aussi mon propos et ma personnalité."
Le terrier c’est un lieu à la fois crade et charmant