Le groupuscule démantelé ce mercredi, construit comme une organisation quasi gouvernementale avec des ministres déjà désignés et un bras armé, a été fondé "au plus tard fin 2021", selon les informations transmises par le parquet.
Mais selon Benjamin Biard, politologue au CRISP et spécialiste de l’extrême droite, les maux sont bien plus anciens et ancrés dans le pays. "Ce mouvement, les "Citoyens du Reich", existe déjà depuis très longtemps : depuis la chute du deuxième Reich en réalité, tout de suite après la Première Guerre mondiale, explique-t-il. Il y a déjà eu des mises en garde par rapport à leurs agissements, même si ce n’est pas un groupe nécessairement très structuré. Il y a effectivement des personnes d’extrême droite, mais pas seulement, qui se revendiquent membres de ce mouvement."
Ce genre de tentative de coup d’État n’étonne d’ailleurs qu’à moitié le politologue, étant donné que les "Citoyens du Reich " ont déjà commis une série d’actions – notamment criminelles – par le passé, comme le meurtre d’un policier en Bavière en 2016.
Un mouvement qui considère que le régime républicain allemand est illégitime.
Parmi les membres de ce mouvement, on retrouve des citoyens aux profils fort différents. Selon les dernières informations à leur sujet – à prendre avec prudence – 5% de la vingtaine de milliers de membres serait des forces d’extrême droite. En revanche, une certaine idéologie les anime tous.
"À la base, c’est un mouvement qui considère que le régime républicain allemand est illégitime, un régime fantoche, parce que l’Empire – le deuxième ou le troisième Reich selon les conceptions – n’aurait pas véritablement disparu, avec des éléments judiciaires à l’appui dans leur défense", explique Benjamin Biard.