La Cour d'assises du Hainaut a prononcé ce mercredi une peine de 28 ans de réclusion criminelle contre Kévin Di Mase, 33 ans, coupable d'un vol avec violence et arme, et circonstance aggravante de meurtre, ainsi que de trois fraudes informatiques. Les juges ont estimé que l'enfance et l'adolescence déstructurées de l'accusé sont des circonstances atténuantes.
Le 5 juillet 2020, Kévin Di Mase étrangle Jean-Manuel Lange dans une grotte végétale située le long du chemin de halage qui longe la Sambre à Charleroi. Il s’agit d’un meurtre. La question était de savoir si le mobile était le vol ou non. Le jury a tranché ce mercredi : Kévin Di Maze a tué Jean-Manuel Lange pour lui voler son portefeuille.
Impulsif, violent, Kévin Di Maze est toxicomane. Ce jour-là, le trentenaire consomme de la cocaïne et de l’héroïne dans le centre de Charleroi, alors qu’il était censé rejoindre la prison de Marneffe après un congé pénitentiaire.
Jean-Manuel Lange, la victime, ne touche pas à la drogue. Il consomme de l’alcool depuis le décès de son père. Ce dimanche, le quinquagénaire se dispute avec son épouse à cause de sa consommation d’alcool. Il sort en ville, achète une bouteille de whisky et part boire dans une petite grotte végétale près de la Sambre. Les deux hommes se croisent, discutent, fument une cigarette et se partagent la bouteille de whisky. Chez elle, l’épouse de Jean-Manuel ne s’inquiète pas. Elle se rend compte que son homme fait des retraits bancaires durant la nuit.
Mais Jean-Manuel ne rentre pas. Son épouse part à sa recherche dès le lendemain. Elle montre une photo aux gens qu’elle croise. Elle la montre à Kévin, croisé en ville. Il répond, avec un certain cynisme, qu’il n’a pas vu Jean-Manuel et lui souhaite bonne chance. Le 9, Jean-Manuel est signalé disparu.
L’enquête et le procès
Une enquête est ouverte au parquet de Charleroi. On se rend compte que ce n’est pas Jean-Manuel qui a utilisé sa carte bancaire mais Kévin Di Mase. Ce dernier est arrêté le 14 juillet. Sur le chemin vers la prison, il déclare aux policiers qu’il a un tuyau. Il désigne l’endroit où se trouve le cadavre.
Près de trois ans ont passé. Kévin ne conteste pas le meurtre, mais il conteste avoir tué pour faciliter un vol. Il dit avoir pété les plombs quand Jean-Manuel lui a raconté qu’il avait fait du mal à des enfants lors d’une mission militaire, quelques années plus tôt.
Mercredi, le jury a estimé que la version présentée par l’accusation était la plus crédible. L’accusé était toujours en quête d’argent pour assouvir sa consommation.