Le procès de Sébastien Gotiaux (39 ans) a débuté ce lundi matin devant la Cour d'assises du Hainaut à Mons. Le mécanicien de Beauwelz (Momignies) est accusé d’un meurtre, d’avoir tenté de tuer quatre policiers, de rébellion armée et de détention d’armes. Les faits ont eu lieu la nuit du 3 au 4 mai 2020, dans un contexte fortement alcoolisé, et l’accusé ne se souvient de rien. Cette journée sera consacrée à la lecture de l'acte d'accusation, ainsi qu'à l'instruction d'audience et à l'audition du juge d'instruction et des experts. Le procès est prévu pour durer une semaine.
Journée alcoolisée
Sébastien Gotiaux et Maxime Roget passent la journée du 3 mai 2020, ensemble, à un barbecue chez des amis communs à Anors, en France. Les deux copains boivent plus que de raison, du vin rosé, de la bière, de la Suze et terminent par du rhum. Comme leur hôte refuse de leur servir un dernier verre, les deux hommes repartent vers Momignies.
Sébastien Gotiaux ouvre une bouteille de rhum, puis une autre de whisky. La discussion est animée. Sébastien se souvient avoir fait la morale à son ami, qui étale ses déboires sentimentaux. Et puis, c’est le trou noir.
Des coups de feu
Il est 0h50, la nuit du 3 au 4 mai, quand une patrouille de la zone de police de la Botte du Hainaut est appelée rue Pilarde à Beauwelz, où des riverains ont été réveillés par des coups de feu provenant de la maison de Sébastien Gotiaux.
Les policiers constatent, à leur arrivée, la présence d’un corps inanimé devant l’entrée de l’habitation, gisant dans une importante mare de sang. Les jambes sont tournées vers la maison, et la tête se trouve vers le centre de la voirie. Il s’agit de Maxime Roget, un chauffeur routier âgé de 32 ans. Il a été victime d’un coup de feu tiré dans le thorax, qui a terminé sa course dans la mâchoire. L’arme du crime est un fusil de chasse.
Fort chabrol
Les policiers progressent le long de la haie délimitant la propriété et entendent le va-et-vient de Sébastien Gotiaux qui se trouve de l’autre côté de la haie. Ils s’approchent de la victime et entendent Sébastien les insulter de "bande de bâtards". Il fait feu en direction des quatre policiers. L’un d’eux riposte par cinq coups de feu.
Blessé, Sébastien Gotiaux se réfugie chez lui. Le quartier est bouclé et la maison est entourée par de nombreux policiers arrivés en renfort. Il se rend à 6h15 et présente une blessure par balle au thorax. Emmené à l’hôpital, il est privé de liberté.
Des armes
Le juge d'instruction se souvient du nombre impressionnant d'armes, quinze dont deux sont pliées, et de munitions quand il pénètre dans l'habitation en compagnies de policiers de la Police Judiciaire. Sept armes étaient enregistrées au nom de l'accusé, détenteur d'un permis de chasse, selon un policier. Des douilles sont retrouvées près du cadavre et sur la pelouse qui sépare la maison de la grille d'accès. Des impacts de balles sont relevés sur l'intérieur de la grille, un piquet en béton et sur le pare-brise d'une voiture. Selon les enquêteurs, Sébastien Gotiaux a tiré quatre coups de feu, deux en direction de la victime, un en direction de ses chiens et un en direction des policiers.
Sept hommes, cinq femmes
Jeudi dernier, l’accusé a comparu devant la Cour pour le tirage au sort des jurés. Sept hommes et cinq femmes seront chargés de le juger. Le procès est présidé par Martine Baes, conseillère à la cour d’appel du Hainaut. Pierre Hustin siège pour le parquet général.
L’accusé est défendu par Me Jean-Philippe Mayence et Me Elena D’Agristina. Les parties civiles sont représentées par Me Jérémie Berger, Me Marie Carbonelle, Me Guillaume Bourlet, Me Chloé Degrelle, Me Julien Delvallée, Me Julien Dallons.
Le procès est prévu pour quatre à cinq jours.