Course aux licences Word Tour : Lotto quitte la zone rouge

Depuis 2020, l’Union Cycliste Internationale (UCI) a changé sa manière d’attribuer les licences WorldTour. Pour rappel, une équipe qui possède la licence WorldTour est assurée de participer aux courses les plus prestigieuses du calendrier cycliste, comme les Grands Tours ou les Classiques. 18 équipes peuvent prétendre à ce statut "indispensable pour convaincre des sponsors ou des coureurs de qualité de rejoindre leur formation", rappelle Raúl Banqueri, data journaliste pour le site spécialisé Lanterne Rouge.

Le nouveau système de l’UCI prévoit une nouvelle attribution des licences tous les trois ans. La prochaine attribution aura lieu au début de la saison prochaine. Ce qui explique que l’on entende de plus en plus parler de ce fameux classement. Pour certaines formations, le couperet va bientôt tomber.

Pour l’attribution des licences WorldTour, l’UCI se base sur un classement de son cru. Chaque année, elle additionne les points UCI remportés par chaque formation sur les trois ans qui précèdent l’attribution de la licence. Cela peut paraître simple, mais le calcul de ces points UCI est assez opaque et de nombreuses règles annexes viennent compliquer les choses.

Nous ne rentrerons pas ici dans les détails du calcul du classement, mais voici ce qu’il faut retenir. Ces trois dernières saisons, deux équipes qui ne détenaient pas la licence WorldTour, Alpecin-Fenix et Arkea-Samsic, ont très bien performé. Mieux que des équipes WorldTour. À la fin de la saison, ces deux équipes recevront selon toute vraisemblance une licence. Conséquence : deux équipes WorldTour perdront leur statut la saison prochaine.

Depuis un an, Lotto-Soudal était dans la zone rouge, aux côtés de la formation Israël-Premier Tech. Une posture compliquée pour l’équipe dirigée par John Lelangue. Consciente de devoir réagir, la direction de Lotto-Soudal a modifié son calendrier : "Cette saison, Lotto participe à beaucoup plus de courses continentales. Ils ont d’ailleurs recruté deux coureurs récemment, essentiellement pour pouvoir ajouter des courses à leur calendrier. L’équipe prendra par exemple le départ du Sibiu Cycling Tour en Roumanie la semaine prochaine. Ces ajouts de courses mineures dans leur calendrier s’expliquent par le fait qu’il est beaucoup plus simple d’aller gagner des points UCI dans ces courses que face aux meilleures formations du monde", analyse Raúl Banqueri.

En plus de ce changement de tactique, l’équipe belge a bien sûr pu compter sur les excellents résultats de son prodige Arnaud De Lie, qui a rapporté plus du tiers des points UCI de sa formation cette année. Déception par contre du côté de Caleb Ewan, qui a manqué de chance cette saison, notamment avec des chutes aux pires moments. Lotto-Soudal a néanmoins articulé son équipe pour le Tour de France autour du sprinteur de poche australien, et compte engranger des points lors de la Grande Boucle.

Lotto-Soudal est sorti de la zone de relégation, aux dépens du Team BikeExchange. Mais l’équipe belge n’a que 10 petits points d’avance sur la formation australienne, et la saison n’est pas encore finie. Toutes les équipes ont désormais bien compris l’enjeu que représente ce classement : " Certaines équipes, comme Movistar, Education-First, BikeExchange ou Israël-PremierTech, pensaient que les points UCI allaient arriver seuls, sans qu’ils doivent appliquer des stratégies particulières. Elles s’inquiètent maintenant toutes de perdre leur licence, mais il ne leur reste que quatre mois pour réagir", explique Raúl Banqueri.

Bike Exchange comptera par exemple beaucoup sur son sprinteur Dylan Groenewegen pour ramener des points pendant le Tour de France.