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Coût, légalité, exploitation ? Les réponses aux questions suscitées par la Gestation pour autrui (GPA)

© Quentin Van Hoof

Par Emilie Eickhoff pour la rédaction de Vews via

Suite à la diffusion du témoignage de Dylan et Gérald qui ont fait appel à la Gestation pour autrui (GPA) pour avoir un enfant, de nombreuses personnes ont réagi sur cette pratique et posé des questions auxquelles nous répondons dans la publication Instagram ci-dessous : 

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Combien ça coûte ? 

Le prix varie très fortement d’un pays à l’autre, il est donc difficile de donner des chiffres précis. 

Aux États-Unis, pays de référence à l’international, une GPA coûte entre 100.000€ et 150.000€. Au Mexique, pays choisi par Dylan et Gérald, il faut compter entre 35.000€ et 50.000€. En Ukraine, pays prisé car parmi les moins chers en Europe, cela va de 40.000€ à 60.000€. En Belgique, selon parentia.be, c'est entre 5.500€ et 12.500 €. 

Cela dit, les coûts ne recouvrent pas toujours les mêmes prestations car, dans certains pays, comme les États-Unis (certains États), le Mexique ou l'Ukraine la GPA est commerciale. Alors que dans d'autres, comme en Belgique, elle est non-commerciale. 

Dans le cas d’une GPA commerciale, la gestatrice pour autrui (ou "mère porteuse") reçoit une compensation financière. Les agences intermédiaires qui mettent en contact les parents d’intention et les candidates gestatrices, et les différents avocats, sont aussi payés.  

Dans le cadre d’une GPA non-commerciale, il n’y a pas de compensation financière, ni d’agence de mise en relation. La gestatrice est cependant remboursée des frais liés à la grossesse. 

Qui sont les parents légaux ? 

En Belgique, même si le cadre légal reste assez flou, la gestatrice, sans lien biologique puisqu’elle ne donne pas ses ovocytes, est la mère légale de l’enfant à sa naissance. Le(s) parent(s) d’intention doi(ven)t adopter légalement l’enfant. Avant cette adoption, la gestatrice peut donc se rétracter si elle décide finalement de garder l’enfant. 

Si la gestatrice est mariée, son conjoint est considéré comme le père légal de l’enfant à la naissance. Le père d’intention peut faire une contestation de paternité par la suite. Si la gestatrice n’est pas mariée, un/le père d’intention peut faire une reconnaissance de paternité dès la naissance. Le second parent d’intention doit alors adopter l’enfant. Dans le cas d’un couple lesbien qui ferait appel à une GPA, les deux mères d’intention devront adopter l’enfant. Car il n'est pas possible de faire de reconnaissance de maternité, la gestatrice étant considérée comme la mère car c'est elle qui a accouché. 

Le processus d’adoption d’un enfant peut prendre plusieurs années. 

Exploitation du corps des femmes ? 

C’est le point qui pose le plus de questions dans la GPA.

Les pays qui autorisent la GPA non-commerciale affirment que le suivi psychologique mis en place, ainsi que l’absence de compensation financière et d’agences, assurent une gestation altruiste, choisie, et limitent donc les risques d’exploitation.

Pour les défenseurs de la GPA commerciale, la compensation financière et la présence d’agences permettent au contraire un meilleur encadrement et une meilleure protection des gestatrices et des parents d’intention.

Mais régulièrement, que ce soit dans des pays où la GPA est légale ou non, des dérives sont constatées et la vulnérabilité des gestatrices dénoncée. Quels que soient le cadre et les circonstances de la GPA, l’enjeu reste évidemment la garantie pour ces femmes de la libre disposition de leurs corps. 

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