Face aux récents scandales, le Parlement wallon vient de modifier son règlement pour mieux encadrer les missions des parlementaires. Mais ces mêmes députés wallons voyagent aussi à l’étranger dans le cadre de leur travail au sein du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (PFWB). Comment les missions sont-elles encadrées au sein de ce parlement ?
L’essentiel
- Les rapports d’activité du PFWB sont censés être exhaustifs mais une mission sur huit n’est pas rapportée. Dans un tiers des cas, la composition des délégations inscrites dans ces rapports est incomplète.
- Le PFWB accorde une dotation annuelle de 285.000 euros pour la gestion et l’organisation de ces missions. Pourtant, les rapports d’activité et autres documents publics ne font pas état des coûts par mission.
- L’article 103 du règlement du PFWB régit les missions parlementaires, mais ces règles ne s’appliquent pas si les délégations sont invitées et les missions de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) n’y sont pas non plus soumises. Or, il s’agit du principal organisateur de missions du PFWB.
- Contrairement à ce que prévoit l’article 103, les documents de travail liés à ces missions ne sont pas disponibles sur le site du PFWB et des rapports ne sont pas publiés systématiquement après chaque mission.
Maroc, Polynésie française, Madagascar, Burkina Faso, Sénégal, Cap-Vert… Non, vous ne lisez pas le catalogue d’une agence de voyages, mais quelques destinations des missions réalisées dans le cadre de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). Cette assemblée francophone internationale, constituée de 91 sections à travers le monde, vise à faire la promotion de la diplomatie parlementaire francophone. C’est par cet organe que se passe la grande majorité des missions à l’étranger des députés francophones organisées dans le cadre du Parlement de la Communauté française (désormais PFWB).
"L’APF, c’est un outil de coopération interparlementaire. Elle poursuit un objectif de coopération interparlementaire, de coopération démocratique sur base de la langue. Évidemment, cela ne concerne pas que la culture francophone, mais également et de plus en plus les droits de l’homme et aussi, je l’espère encore plus, le développement durable", explique Matthieu Daele (Écolo), vice-président au PFWB et président de la section belge de l’APF depuis 2019.