Coronavirus

Covid-19 en Chine : faut-il tester les voyageurs pour détecter de nouveaux variants ?

Suite à la flambée de cas de Covid-19 en Chine, plusieurs pays ont décidé de prendre des mesures anti-Covid pour les voyageurs qui reviennent de Chine. Le Japon, les États-Unis et l’Italie et à présent l’Espagne ont pris des mesures. Alors, faut-il s’inquiéter ?

L’Europe n’a pour l’instant pas acté de mesures spécifiques. Selon elle, le dépistage obligatoire pour les personnes qui viennent de Chine n’est pas justifié. Benoît Muylkens, virologue l’UNamur dit comprendre cette décision.

"Je comprends la situation puisqu’on a une population en Europe qui a connu une circulation du virus très intense depuis bientôt trois ans et que le virus a très largement circulé. Par ailleurs, une stratégie de vaccination très structurée et très intense a été appliquée et a porté ses fruits puisque cet hiver, on a des virus respiratoires qui sont responsables d’hospitalisations, mais le Covid n’est pas plus responsable que d’autres virus hivernaux d’hospitalisation."

 

Certains estiment pourtant que tester les voyageurs en provenance de Chine pourrait aider à détecter de nouveaux variants. Benoît Muylkens n’est pas de cet avis. "Des nouveaux variants, il en apparaît tous les jours", explique-t-il. "Donc oui, il y aura un vivier à variants dans une population où le virus circule très fort en Chine pour le moment, mais les détecter avant qu’ils ne circulent et avant qu’ils ne s’étendent est un vœu pieux."

Il n’y a donc pas réellement de nouveau variant de toute nouvelle nature qui est apparu pour le moment en Chine

Benoît Muylkens estime d’ailleurs que nous serions armés contre un nouveau variant potentiel, "puisque le variant majoritaire qui circule en Chine pour le moment est un variant qui a été détecté pour la première fois en Belgique… Le variant qui circule actuellement est un descendant d’Omicron BA.5, qui est la souche majoritaire sur notre territoire actuellement. Il n’y a donc pas réellement de nouveau variant de toute nouvelle nature qui est apparu pour le moment en Chine."

Par ailleurs, selon le virologue, une stratégie de testing serait un peu "outdatée". En effet, la population belge possède déjà une bonne immunité collective ainsi qu’une bonne stratégie vaccinale. "Avant que le virus ne circule chez nous, le testing avait toute son utilité. Mais aujourd’hui, nous sommes face à une population belge qui s’est largement immunisée de manière naturelle."

Benoît Muylkens se veut donc rassurant : "On n’a pas à faire face à un nouveau virus. La pandémie, c’était en 2020, lorsqu’un tout nouveau virus est entré dans une population totalement naïve face à ce pathogène. Ce n’est pas notre situation actuellement, et donc ce n’est pas ça qui est à craindre aujourd’hui. Je craindrais plus un nouveau virus de grippe qui viendrait d’une contrée inconnue, donc une toute nouvelle souche de grippe qui contaminerait la population humaine."

Quid de la quatrième dose ?

Pour Benoît Muylkens, c’est donc le moment de faire la quatrième dose. "En tout cas lorsqu’on est dans les populations fragilisées, plus à risques des infections graves. Les personnes de plus de 50 ans, les personnes qui présentent un facteur de comorbidité, qui sont à risques de faire des formes graves de la maladie… Se prémunir contre ces formes-là est la meilleure manière de conserver notre système de santé à flot et éviter qu’on ait un afflux de malades graves du Covid dans nos hôpitaux."

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