Le parlement bruxellois a donné son feu vert jeudi à une large majorité (68 voix pour, 10 contre, 2 abstentions) à l'accord de coopération entre entités prolongeant l'utilisation du CST lors de grands événements jusqu'au 31 octobre et ouvrant la porte à un usage élargi à certains secteurs dans les entités régionales.
Ce faisant, il a fait la moitié du chemin en vue de l'instauration, dans la capitale d'un recours élargi à cet instrument dans l'horeca, les dancings et discothèques, clubs de sport et de fitness (hors cadre scolaire), foires commerciales et congrès, structures appartenant au secteur culturel, festif et récréatif et établissements pour personnes vulnérables.
Le débat de fond sur le projet d'ordonnance d'exécution de ce recours étendu aura lieu la semaine prochaine et c'est sur celui-ci que les préoccupations des uns et des autres sont les plus fortes, tel qu'en a attesté la teneur du débat de jeudi matin.
Jeudi, comme le Vlaams Belang, mais pour des motifs bien différents, le PTB a voté contre la validation de l'accord de coopération. Selon lui, la possibilité de recourir temporairement au CST dans certains secteurs masque mal l'absence de renforcement des services de la CoCom en charge de la Santé à Bruxelles et des services de santé de première ligne dont la population défavorisée est souvent tenue à l'écart.
Les autres formations de l'échiquier bruxellois ont soutenu l'accord de coopération plus par sens du devoir que par enthousiasme, pour limiter la propagation du virus, la saturation des hôpitaux et la fermeture de secteurs qui ont souffert de la pandémie.
Elles ne considèrent pas le CST comme une fin en soi, mais comme une pièce de l'arsenal de mesures à maintenir pour lutter contre la pandémie.
Dans l'opposition, David Leisterh (MR) a jugé que l'extension du recours au CST ne devait pas cacher "une stratégie de vaccination trop tardive" à Bruxelles, ni lui donner un coup d'arrêt. Gilles Verstraeten (N-VA) l'a rejoint dans cette analyse en faisant observer que la Flandre avait quant à elle réussi à convaincre davantage de gens de se faire vacciner, y compris dans les villes.
Pour Céline Fremault (cdH), le fait d'être contraint de trouver des solutions telles que le CST temporaire face à une dégradation possible de la situation, "résulte de l'échec de la gestion de la crise", mais c'est une "bouée de sauvetage" dont l'urgence soulève des questions car il s'agit d'une "invasion dans la vie privée".
Dans la majorité, comme Marie Nagy (DéFI), Véronique Jamoulle (PS) a laissé entendre que personne n'était heureux de devoir adopter ce genre de mesure et que tout le monde demeurait vigilant car 'les mesures qui touchent aux droits fondamentaux ne se prennent pas à la légère".
Pour Magali Plovie (Ecolo), la question de la proportionnalité de la mesure, comme d'autres adoptées précédemment est centrale. Le Covid Safe Ticket devra être constamment évalué.
Lors des répliques, Emmanuel De Bock (DéFI) a indiqué que son groupe ne soutiendrait pas l'ordonnance d'exécution si le dispositif ne reposait pas sur des indications de seuils pour sortir du CST élargi. Pour le moment, le gouvernement bruxellois qui compte s'appuyer sur les avis du Risk Assessment Group (RAG) ne semble pas l'envisager.