CQFD : Israël sans Benyamin Netanyahu, est-ce possible ?

CQFD: Israël sans Netanyahu, est-ce possible?

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Par Wahoub Fayoumi

A deux jours de l’échéance pour former un gouvernement, le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid a affirmé ce lundi qu’il y avait encore "beaucoup d’obstacles" à la mise en place d’une coalition susceptible de pousser vers la sortie le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Cependant, les équipes du centriste Lapid et de la droite radicale de Naftali Bennett continuent de négocier les termes d’une alliance pour un "gouvernement du changement", après 15 ans de pouvoir pour Benyamin Netanyahu, dont 12 sans discontinuer, un record en Israël.

Yaïr Lapid a jusqu’à mercredi 23h59, pour annoncer un accord. S’il y parvient, il aura sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement.

Est-ce qu’un tel scénario est envisageable ? Est-ce le clap de fin pour Benyamin Netanyahu ?

Pour en parler sur le plateau de CQFD : Simone Susskind, ancienne sénatrice socialiste, activiste pour le dialogue entre Israéliens et Palestiniens et fondatrice de l’association Actions dans la Méditerranée ; et Charles Enderlin, ancien correspondant de France-Télévisions.

"Jusqu’à la formation du gouvernement, il y a encore beaucoup d’obstacles, c’est peut-être notre premier test", a déclaré ce lundi Yaïr Lapid. Mais il ajoute : "Dans une semaine, l’Etat d’Israël peut se retrouver dans une nouvelle ère".

Car, après une trêve observée dans les tractations politiques en Israël pendant les 11 jours de la guerre entre Israël et le Hamas, Naftali Bennett, le leader du parti part d’extrême droite Yamina, a changé la donne dimanche. Il a annoncé son ralliement au gouvernement d’union que tente de monter Yaïr Lapid, à la tête du parti Yesh Atid ("Il y a un futur", ndlr), contre le bloc autour du Likoud de Benya min Netanyahu.

Yaïr Lapid avait été chargé par le président Reuven Rivlin début mai de dégager une majorité pour sortir Israël de deux ans de crise politique, la plus longue de l’histoire du pays. Aujourd’hui, il reste à Yaïr Lapid quatre députés à rallier pour réunir une majorité de 61 (sur les 120) parlementaires.

Alors est-ce la fin de l’ère Netanyahu ?

"Netanyahu est un magicien, personne ne peut être certain qu’il ne retourne pas la situation", estime Simone Susskind.

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Beaucoup d’éléments ont cependant motivé les opposants à Benja min Netanyahu cette fois-ci, ajoute Simone Susskind : "Il y a des haines personnelles, mais ce n’est pas l’élément essentiel", ils veulent se débarrasser de quelqu’un "qui a mené le pays à une situation dramatique". L’ancienne sénatrice souligne la situation économique problématique du pays, la gestion budgétaire non transparente - "cela fait trois ans que le parlement n’a pas voté de budget !" – Assez, c’est assez, c’est ce que beaucoup pensent.

Charles Enderlin se dit lui aussi prudent quant à l’avènement de cette majorité "du changement" face à Benyamin Netanyahu. Les tractations politiques sont périlleuses, et "les trois accords de coalition ne sont pas encore signés, pas entre Benett et Lapid, pas avec la droite nationaliste transfuge du Likoud Godon Saar non plus, et il y a également Benny Ganz, qui veut conserver son poste." Pour Charles Enderlin, " tout est encore possible".

Mais quoi qu’il en soit, ce projet de gouvernement ne sera "pas de nature à calmer les turbulences politiques en Israël", car Netanyahu ne se laissera pas abattre, même dans l’opposition.

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