Prêts techniquement mais pas moralement
Au niveau technique et procédural, l'hôpital est prêt à faire face à une deuxième vague. Cette fois, le matériel est disponible en suffisance.
Aux soins intensifs, l'organisation est déjà bien ficelée. "Pour l'instant, nous avons trois lits disponibles pour des éventuels cas covid. En 24 heures, on peut passer à 10 lits. Et en 24 heures de plus, on peut passer à 17 lits" détaille le Dr Yves Bouckaert, chef du service des soins intensifs.
Mais si les dispositions logistiques semblent bien rodées, il ne faut pas négliger la préparation psychologique. "Sur le plan moral, on n'est pas prêt".
Si on nous annonce demain que notre unité redevient une unité covid, ça va être très difficile
Confirmation avec des infirmières qui ont travaillé en première ligne au plus fort de la crise. "Tous les matins, on regarde les chiffres. L'inquiétude est de plus en plus palpable, on en parle tous les jours. On ne veut pas revivre ça" explique Samira Boussala, infirmière en chef de l'unité One Day chirurgicale. "On est en train de se remettre de la première vague. Certains prennent leurs congés, et on est donc en sous-effectif. Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer ce que c'est de porter des blouses, surblouses, masques, double paire de gants en pleine période de chaleur" ajoute Marie-Rose Galvani, infirmière.
L'hôpital a d'ores et déjà déjà réactivé sa cellule de crise, ce qui implique notamment un tri des patients qui arrivent aux urgences. "Nous sommes très attentifs, très lucides face aux nouveaux foyers. Nous sommes en alerte, mais on ose espérer ne pas en arriver à la même situation qu'à Anvers" résume Françoise Happart, directrice du département infirmier.