Le vaste procès du vol MH17, qui se tient aux Pays-Bas, sera probablement retardé de plusieurs mois. La cour veut en effet tenter une nouvelle fois d'entendre un important témoin russe. Ce n'est qu'une fois que cette audition aura eu lieu, si elle le peut, que le ministère public pourra prononcer ses demandes de sanctions à l'égard des quatre suspects.
Cette étape était originellement prévue pour la mi-novembre mais sera peut-être reportée en février 2022, a annoncé mardi le tribunal correctionnel de Schiphol.
Une demande d'entraide judiciaire a été envoyée en Russie en avril pour entendre Sergei Mutskayev, commandant de la 53e brigade anti-aérienne. Cette unité russe a, selon l'équipe d'enquête internationale, fourni le système de missile Boek qui a abattu le MH17 le 17 juillet 2014.
Après une réponse russe initialement positive à cette demande d'entraide judiciaire en août, rien n'a bougé. Le tribunal souhaite renouveler sa tentative d'audition de Sergei Mutskayev, avec une date limite fixée au 1er février. Si le témoin n'a pas été entendu d'ici là, le tribunal considérera que son audition est impossible.
Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l'Ukrainien Leonid Khartchenko, quatre hauts gradés des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine, sont poursuivis pour meurtres, ainsi que pour avoir délibérément causé le crash du vol MH17.
Le Boeing 777 de la compagnie Malaysian Airlines était parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur le 17 juillet 2014 et avait été touché en plein vol par un missile BUK, de conception soviétique, au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine. Les 298 personnes à son bord, parmi lesquelles 196 Néerlandais et quatre Belges, avaient été tuées.