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Crash de Smolensk en 2010 : l'accident serait dû à "deux explosions", selon un rapport officiel polonais

© Getty Images

Par RTBF INFO avec Belga

La commission d'enquête polonaise chargée d'élucider les causes de l'accident aérien en 2010 à Smolensk, en Russie, dans lequel le président Lech Kaczynski avait trouvé la mort, l'a attribué à deux explosions d'engins placés à bord.

"La vraie cause de la catastrophe de Smolensk furent deux explosions dans la phase finale du vol", affirme notamment son rapport.

Le parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du président défunt, prône depuis des années cette thèse d'une explosion, exclue par la commission d'enquête précédente, mise en place par le gouvernement libéral de Donald Tusk. 

Celle-ci avait attribué la chute de l'avion et la mort de ses 96 occupants, le 10 avril 2010, aux mauvaises conditions météorologiques, ainsi qu'aux erreurs des pilotes polonais et des contrôleurs aériens russes.

Des engins explosifs introduits à bord

Le rapport de plus de 300 pages affiché mardi sur la page web de la deuxième commission laisse entendre que des engins explosifs auraient pu être introduits à bord lors de la rénovation de l'appareil en Russie, peu de temps auparavant.

Ces réparations, souligne la commission, ont eu lieu aux usines Aviakor de Samara "appartenant à l'époque à l'oligarque russe Oleg Deripaska, ami du Premier ministre russe d'alors, Vladimir Poutine".

Elle utilise un langage prudent, parlant de "possibilités" d'installer des explosifs et de provoquer la déflagration "en temps et lieu voulus grâce à un message radio codé". 

Le rapport affirme que des traces d'explosifs ont été retrouvés sur des fragments de l'avion et cite l'enregistrement des dernières secondes du vol, qui permet d'entendre un choc suivi d'exclamations de l'équipage.

Ce bruit est interprété par la commission comme la première explosion, alors que pour les auteurs de la première enquête il s'agit de la collision de l'appareil avec un arbre. 

Le nouveau rapport accuse par ailleurs les contrôleurs aériens russes d'avoir "sciemment" transmis de faux renseignements aux pilotes polonais.

"Ingérence illégale"

Cherchant à identifier les éventuels commanditaires de l'opération, le rapport évoque une "ingérence illégale" visant le président Kaczynski en raison de sa politique opposée aux intérêts de Moscou, sans toutefois parler d'"attentat" comme l'avait fait dimanche Jaroslaw Kaczynski, en promettant la présentation de preuves et demandant que les responsables, "en Pologne, mais surtout en Russie", soient identifiés et punis. 

Moscou refuse de rendre l'épave, réclamée depuis des années par Varsovie, affirmant qu'elle pourra le faire seulement après avoir terminé sa propre enquête.

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