Une majorité parmi les opposants vénézuéliens ont demandé mercredi la fin du "gouvernement par intérim" de Juan Guaido en estimant que, quatre ans après son auto-proclamation, ce dispositif s'était fragilisé sans atteindre ses objectifs politiques.
"Nous nous adressons au pays (...) pour la mise en œuvre de la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela (et) la cessation des fonctions du gouvernement par intérim prévue pour le 4 janvier prochain", indique une déclaration signée par 69 des 112 opposants qui avaient soutenu l'auto-proclamation de Juan Guaido comme président par intérim en 2019, lorsque l'opposition contrôlait le Parlement.
"Les objectifs attendus de libération n'ont pas été atteints et le pays exige de nouvelles voies qui nous mèneront vers la démocratie", poursuit le texte du groupe composé de membres des plus grands partis de l'opposition: Acción Democrática (AD), Primero Justicia (PJ) et Un Nuevo Tiempo (UNT).
Cette initiative intervient à la veille de la session du parlement élu en 2015, qui se dit légitime en estimant que les élections législatives de 2020, remportées par le camp chaviste du président Nicolas Maduro, étaient frauduleuses.
Cette session a été convoquée en fin de semaine dernière par Juan Guaido, qui affirme que sa "présidence par intérim" est "essentielle" pour la "non reconnaissance du régime" de Nicolas Maduro, pour la reconnaissance diplomatique et la "protection" des actifs du pays à l'étranger. Les signataires du texte de mercredi avancent de leur côté que le vaste soutien international dont a bénéficié Juan Guaido en 2019 s'est effrité.
Si les États-Unis restent à ses côtés, il a depuis perdu le soutien de pays comme l'Argentine, le Mexique, le Pérou et plus récemment la Colombie, tous passés à gauche. L'existence du "gouvernement provisoire" a suscité ces derniers mois des dissensions dans l'opposition, qui demande des primaires en 2023 pour se choisir un candidat unique appelé à affronter Nicolas Maduro à l'élection présidentielle de 2024.