En 2022, il y a eu une augmentation de 40% par rapport à l’année précédente du nombre de demandeurs d’asile en Belgique, "cela pose des défis très grands et on continue à créer des places supplémentaires", explique Nicole de Moor (CD&V), secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, interrogée sur La Première. Elle se dit "très inquiète de la situation humanitaire" actuelle à Bruxelles, où de nombreux candidats à l’accueil vivent sous tente à proximité du Petit Château depuis qu’ils ont dû quitter un immeuble qui était occupé à Schaerbeek. "Je suis en contact constamment avec la bourgmestre de Molenbeek et le ministre-président Vervoort pour trouver des solutions à très court terme. Et nous continuerons à créer des places supplémentaires dans le réseau de Fedasil. Nous avons déjà créé plus de 8000 places et avons ouvert 14 centres d’accueil dans d’anciennes maisons de repos et dans des casernes notamment. La réalité c’est que nous avons besoin de beaucoup de places pour les familles avec mineurs et les enfants sans parents qui arrivent chaque jour dans notre pays. Ceux-là sont accueillis immédiatement le jour où ils arrivent en Belgique parce qu’ils sont les plus vulnérables".
Nicole de Moor indique qu’elle a sollicité plusieurs ports belges pour y installer des pontons pour accueillir des demandeurs d’asile, qu’elle a invité beaucoup de communes et qu’elle a écrit aux provinces pour demander l’aide : "Nous cherchons constamment des solutions. Je cherche un terrain pour installer un village de conteneurs pour lequel j’ai obtenu un aide de l’Union européenne".
Lorsqu’elle demande l’aide des communes, elle constate parfois que "des bourgmestres ont des difficultés" avec l’idée d’accueillir des demandeurs d’asile, admet-elle, "mais en même temps beaucoup de bourgmestres coopèrent avec nous de manière constructive, puisqu’aujourd’hui on a plus de 90 centres d’accueil dans différentes communes et villages".
Précédemment les différents secrétaires d’Etat en charge de l’Asile et de la Migration "ont tous fait constamment de la gestion de crise, mais maintenant on doit sortir de ce mode de gestion", estime Nicole de Moor. Il faut "arriver à une politique de migration contrôlée et plus juste. On veut par exemple faire en sorte que les demandeurs d’asile sortent plus rapidement des centres d’accueil lorsqu’ils ont reçu une décision négative. Actuellement beaucoup de personnes restent en centre d’accueil, même après une décision négative. En même temps on crée des statuts pour mieux protéger les plus vulnérables, comme les apatrides. Et on doit aussi mieux lutter contre les abus dans le regroupement familial. Ce sont des mesures très équilibrées. Il faut trouver un compromis" entre les partis au gouvernement afin de faire aboutir ces réformes. "Le statu quo sur la migration en Belgique n’est pas acceptable", conclut-elle.